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Cette feuille de route pour parvenir à un règlement de la crise "s'articule autour de trois points", a indiqué l'ambassadeur tchadien Cherif Mahamat Zene après des consultations à huis clos au Conseil sur la Libye.
Il n'a pas précisé ces points mais a laissé entendre que l'un d'eux était la perspective d'un gouvernement d'union nationale. "Un gouvernement d'union nationale serait composé de représentants des deux camps" qui s'affrontent, a-t-il ajouté.
Une épaisse fumée noire s'élève du port de Benghazi, en Libye, où des affrontements opposent l'armée à des islamistes. Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon un diplomate du Conseil, la feuille de route prévoit un gouvernement d'union nationale, "un cessez-le-feu et un retrait des milices" et le désarmement des belligérants.
Le chef de la mission de l'ONU en Libye (UNSMIL), Bernardino Leon, s'est adressé par vidéo-conférence aux 15 pays membres du Conseil.
Ceux-ci ont exprimé leur "profonde préoccupation" devant la détérioration de la sécurité en Libye et ont demandé aux belligérants de "cesser le feu immédiatement et de s'engager dans un processus de dialogue", a ajouté l'ambassadeur tchadien.
Ils se sont aussi déclarés inquiets de "l'afflux d'armes de l'extérieur" malgré l'embargo imposé à la Libye.
Ils ont réitéré leur "plein appui" à M. Leon et lui ont demandé de poursuivre sa médiation.
Une première réunion de dialogue entre les parties en conflit en Libye avait eu lieu en septembre mais n'a pas donné de résultats. Une autre s'est tenue en décembre après avoir été reportée à plusieurs reprises.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de guerre civile en 2011.
Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements -l'un proche des milices islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale- qui se disputent le pouvoir.
Selon le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, des centaines de civils libyens ont été tués ces derniers mois lors de violences entre groupes armés rivaux, dont les forces pro-gouvernementales, et certaines exactions "peuvent constituer des crimes de guerre".
Un nouveau Parlement élu en juin, qui siège à mille kilomètres à l'est de Tripoli, a été invalidé par la Cour suprême libyenne le 6 novembre, une décision qu'il a rejetée.
De son côté, le Congrès général national (CGN), l'ancien Parlement dominé par les islamistes, a repris du service sous l'impulsion d'une coalition de milices de Fajr Libya, qui avait déjà installé un gouvernement parallèle à Tripoli.