Tunisie : le vétéran Essebsi élu président

Le vétéran de la politique Béji Caïd Essebsi a remporté à 88 ans la première présidentielle libre de l'histoire de la Tunisie, avec la lourde charge de relancer le pays après quatre ans d'une transition parfois chaotique.

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Le chef du Parti anti-islamiste Nidaa Tounès a largement distancé le chef de l'État sortant, Moncef Marzouki, avec 55,68% des suffrages au second tour de dimanche, selon les résultats annoncés lundi 22 décembre. Le calendrier de la passation de pouvoir n'a pas été dévoilé.

Béji Caid Essebsi, déclaré vainqueur de l'élection présidentielle tunisienne, au siège de son parti à Tunis le 22 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"J’assure que je serai, si Dieu le veut, le président de toutes les Tunisiennes et de tous les Tunisiens", a déclaré M. Caïd Essebsi à la Télévision nationale. "Je veux aussi remercier l’ex-président Moncef Marzouki qui m’a appelé tout à l’heure et m’a félicité (...) Je lui dis que le peuple tunisien a encore besoin de lui et moi, personnellement, de ses conseils", a-t-il ajouté, alors que les deux hommes ne cachent pas leur aversion l'un pour l'autre.

M. Marzouki a de son côté appelé ses partisans, notamment ceux qui ont protesté dans le Sud du pays, à accepter le résultat de l'élection et à "regagner leurs maisons" au nom de "l'unité nationale".

"Ce sont les règles du jeu démocratique", a-t-il dit dans une brève déclaration à la télévision publique, en appelant à "l'accalmie".

Dimanche soir 21 et lundi 22 décembre, des heurts se sont produits dans le Sud, où M. Marzouki est arrivé largement en tête du scrutin, entre policiers et manifestants qui protestaient contre les résultats de la présidentielle. Deux postes de police ont ainsi été incendiés à El Hamma, selon le ministère de l'Intérieur, et Nidaa Tounès a indiqué que des protestataires avaient tenté d'incendier son local à Tataouine.

Stabilité

M. Marzouki a par ailleurs affirmé qu'il allait porter devant l'instance électorale "de nombreuses violations" enregistrées pendant le scrutin mais qu'il n'irait pas devant la justice au nom de "la stabilité" du pays et pour ne pas entraver la formation rapide d'un gouvernement.

Le parti de M. Caïd Essebsi, qui a remporté les législatives en octobre, va désormais devoir constituer une coalition pour gouverner, faute de majorité absolue, et composer avec les islamistes du parti Ennahda.

Les présidents américain et égyptien, Barack Obama et Abdel Fattah al-Sissi, ont félicité le vainqueur tandis que l'Union européenne a jugé que "les Tunisiens ont écrit une page historique dans la transition démocratique du pays".


AFP/VNA/CVN

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