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France : un automobiliste fauche dix passants à Nantes, "un déséquilibré", selon le ministre de l'Intérieur

Un automobiliste a foncé lundi 22 décembre sur un marché de Noël bondé du centre de Nantes, blessant dix personnes avant de se porter plusieurs coups de couteau, au lendemain d'un incident similaire survenu à Dijon, les autorités écartant dans les deux cas une piste terroriste.

>>Dijon : un automobiliste a heurté des passants en plusieurs endroits de la ville

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a évoqué lundi 22 décembre au soir à Nantes l'œuvre "d'un déséquilibré" à propos de l'automobiliste qui a foncé sur un marché de Noël du centre-ville, blessant dix personnes dont cinq grièvement.

L'acte commis vers 19h00 place Royale "semble le fait d'un déséquilibré", a estimé le ministre devant la presse, ajoutant que l'agression, commise par un homme de 37 ans qui s'est ensuite frappé le thorax de plusieurs coups de couteau, ne paraissait pas avoir de visée politique ou religieuse.

Des policiers inspectent la camionnnette qui a foncé sur un marché de Noël dans le centre-ville de Nantes, le 22 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Peu avant 19h00, le conducteur d'une camionnette blanche immatriculée en Charente-Maritime a foncé sur un chalet où était servi du vin chaud place Royale, une des places piétonnes les plus achalandées du centre-ville.

"J'ai simplement vu la voiture foncer dans le stand. Elle a foncé complètement dans les gens" en train de boire du vin chaud, a déclaré une femme d'un certain âge qui faisait ses courses de Noël sur le marché où se trouvaient entre 200 et 300 personnes, comme l'a précisé un adjoint au maire, Gilles Nicolas.

"J'étais chez moi, j'ai entendu le bruit, je suis descendue en vitesse", a raconté une riveraine. "J'ai vu la camionnette dans le marché de Noël, j'ai vu des personnes par terre, des blessés, au moins trois ou quatre", a-t-elle témoigné. "Les secours sont arrivés très vite, en cinq minutes", a dit le vigile d'une pharmacie toute proche.

Brigitte Lamy, procureur de la République à Nantes, a précisé devant la presse que le drame avait fait onze blessés dont cinq graves, parmi lesquels l'automobiliste, qui s'est porté une dizaine de coups de couteau au thorax après le choc. Parmi les blessés, le pronostic vital d'une personne est engagé, selon Mme Lamy, qui a précisé qu'aucun enfant ne figurait parmi les victimes. Les blessés ont été admis au CHU de Nantes.

Selon une source proche du dossier, l'auteur de l'agression est né le 16 octobre 1977. Dans son véhicule a été retrouvé un carnet contenant des propos confus témoignant de difficultés psychologiques et familiales. L'homme est connu pour vol simple et recel en 2006 et dégradation de véhicule en 2008, selon la même source, qui a précisé que son état est jugé sérieux mais que ses jours ne sont pas en danger.

"On ne peut parler d'acte de terrorisme", a estimé de son côté la procureur à Nantes, ajoutant : "ça paraît un cas isolé". Il n'y a pas "de revendication particulière", a-t-elle dit. "Ça ressemble, sous réserve de vérifications, à un acte du même genre que ce qui s'est produit à Dijon".

Trois drames en trois jours
Dimanche 21 décembre, un homme suivi pour des troubles psychiatriques depuis 2001 et régulièrement hospitalisé, avait foncé en voiture sur des passants à Dijon en criant "Allah Akbar", blessant treize personnes.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, était attendu dans la soirée à Nantes après s'être rendu dans la journée à Dijon et samedi 20 décembre à Joué-lès-Tours, où un Burundais (bien Burundais) de 20 ans a blessé à l'arme blanche trois policiers, dont les jours ne sont pas en danger, avant d'être tué. L'agresseur s'était récemment converti à l'islam, affichant sur son compte Facebook le drapeau du groupe jihadiste État islamique (EI).

Face à ces événements, François Hollande, qui entame mardi 23 décembre une visite à Saint-Pierre-et-Miquelon, a demandé au Premier ministre Manuel Valls d'organiser dans la matinée à Matignon une réunion ministérielle pour "mobiliser les services de l'État" et décider d'éventuelles "mesures", après la série de drames survenus à Nantes, Dijon, et Joué-lès-Tours.

Selon l'Élysée, ces actes "semblent sans rapport entre eux". Mais le chef de l'État "appelle les services de l’État à la plus grande vigilance". M. Valls, qui a dit sa "préoccupation" devant cette "succession de drames", a appelé au "sang-froid" et au "discernement", selon Matignon.

Thierry Spitz, secrétaire régional du syndicat de police Alliance pour les Pays de la Loire, s'est dit inquiet par cette succession d'événements. "C'est un acte isolé, c'est apparemment encore une personne déséquilibrée. C'est ça qui nous inquiète un peu, c'est qu'avec la médiatisation, on risque de voir se répéter ce genre de fait et ça c'est plutôt inquiétant", a-t-il déclaré.

AFP/VNA/CVN

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