>>Grand jour pour l'"Hermione" qui met le cap sur l'Amérique
Voiles ajustées, ancre hissée, amarres larguées, le trois mâts est parti à 22h45 (20h45 GMT) de l'Ile d'Aix (Ouest), au terme d'une longue journée de festivités populaires sur les berges de l'estuaire de la Charente.
Dans la journée, le président français a visité l'Hermione à quai, avant de prononcer un discours lyrique, après un bref bain de foule. Au pied du Fort Vauban, François Hollande a ainsi célébré la frégate "inspirée de l'esprit des Lumières qui porte l'amitié entre la France et les États-Unis".
La réplique de l'"Hermione" le 18 avril 2015 au large de Rochefort. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef de l'État a ensuite cité La Fayette : "Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l'indifférence ou la résignation", enchaînant par un message d'actualité aux Français : "Et encore aujourd'hui, pour que la France puisse avancer, il faut vaincre la résignation, l'indifférence, il faut faire preuve de volonté, d'engagement".
Message d'Obama
Dans un message lu en français par le consul des États-Unis à Bordeaux, Thomas Wolf, le président américain a à son tour célébré "les liens indéfectibles d’amitié et de solidarité" entre les deux pays. "Notre partenariat avec la France en fait le plus ancien allié de notre Nation", a déclaré Barack Obama, avant de conclure par un message à l'équipage de l'Hermione : "Bon vent, mer calme" et "bon voyage !".
Malgré une météo incertaine, des dizaines de milliers de visiteurs sont venus saluer, sur les berges de l'estuaire de la Charente, le départ de l'Hermione et des 80 membres de son équipage.
Peu avant midi, le drapeau américain a été hissé aux côtés du drapeau français à la poupe du trois mâts, tandis que, toute la journée, l'équipage s'est affairé aux derniers préparatifs.
Point d'orgue des festivités populaires, un feu d'artifice a été tiré au-dessus du Fort Vauban, une heure avant l'appareillage du bateau.
Et en fin de soirée, il aura fallu plus d'une heure à une vingtaine de matelots pour hisser l'ancre de 1,7 tonne à bord, permettant ainsi au navire d'entamer un périple vers les États-Unis de six semaines et 7.500 miles (13.000 km) dans l'Atlantique nord vers les côtes américaines. Il fera une escale à l'archipel des Canaries, du 1er au 6 ou 9 mai, selon la météo.
Apothéose à New York
La Marine nationale française, partenaire du projet depuis l'origine, a fourni quatre marins pour la traversée et, pour l'escorter le jour du départ, la frégate de lutte anti-sous-marine Latouche-Tréville, du nom du lieutenant de vaisseau et futur vice-amiral commandant de l'Hermione pendant la mission historique de 1780.
Yann Cariou, 53 ans, commandant de la réplique du XXIe siècle, a lui-même servi dans ses rangs plus de trente ans durant. Son équipage, outre des marins aguerris, comprend 59 bénévoles, dont de nombreux étrangers et un tiers de femmes.
Presque jour pour jour 235 ans après l'original, la réplique de l'Hermione, coque de 45 m de long, grand mât culminant à 54 m, 2.200 m² de voilure, 25 km de cordes et vitesse maximale de 14 nœuds (26 km/h) toutes voiles déployées, devrait parcourir l'Atlantique à une vitesse moyenne de 4,5 nœuds, selon le "pacha".
Sauf vents contraires, l'Hermione accostera le 5 juin à Yorktown pour la première de ses onze escales sur la côte est, avant Baltimore, New York, Annapolis, Philadelphie, Newport, Boston, etc. Yorktown, escale chargée de symboles puisque les "patriotes" américains et leurs alliés français y ont remporté la bataille décisive contre l'armée anglaise le 19 octobre 1781.
Apothéose des célébrations côté américain : l'arrivée de l'Hermione dans la baie de New York, escortée de centaines de bateaux à voile ou à moteur, pour la grand parade du 4 juillet, jour de l'Indépendance américaine, sous le regard de la statue de la Liberté.
AFP/VNA/CVN