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La victoire contre les jihadistes, qui occupent des pans entiers des territoires irakien et syrien, "n'est pas encore pour demain", a nuancé le président américain, reprenant à son compte l'assertion du Pentagone qui, lundi 13 avril, qualifiait de "longue haleine" le combat contre l'EI.
Les frappes aériennes de la coalition internationale, emmenée par les États-Unis, ont permis de reprendre de "25% à 30%" de terrain aux jihadistes depuis leur apogée l'été dernier, expliquait encore le département américain de la Défense.
Le président américain Barack Obama (droite) et le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, le 14 avril à la Maison Blanche. |
Avant sa rencontre avec M. Obama, Haider al-Abadi, dont c'est la première visite à Washington en tant que chef du gouvernement irakien, a dit rechercher "une augmentation significative" du volume de ces frappes, mais aussi des livraisons d'armes plus soutenues en faveur des troupes gouvernementales.
Le président américain ne s'est pas engagé sur ce terrain, mais a promis une enveloppe supplémentaire de 200 millions de dollars en faveur des Irakiens blessés ou déplacés par l'EI.
Face à M. Obama, Haider al-Abadi s'est engagé à "libérer" les zones sous contrôle des jihadistes, situées au Nord et à l’Ouest de l'Irak.
Mais les troupes régulières irakiennes, sous-entraînées, sous-équipées et minées par les désertions, sont loin de faire le poids, seules, face aux combattants jihadistes.
Ainsi, la reconquête de la ville stratégique de Tikrit, annoncée fin mars, a certes été une étape importante. Mais cette bataille, plus grande opération lancée par Bagdad contre les jihadistes depuis leur offensive en juin dernier, a été "très difficile" et a connu "des hauts et des bas", selon un haut responsable américain.
"Respecter la souveraineté irakienne"
Outre les bombardements de la coalition, les troupes irakiennes se sont appuyées sur les milices chiites, soutenues par l'Iran, selon Washington, pour reprendre Tikrit.
Des véhicules de l'armée irakienne stationnent devant un barrage sur l'Euphrate, près de Falloujah, dans une zone tout juste reconquise sur le groupe État islamique, à l'ouest de Bagdad. |
Depuis l'arrivée de Haider al-Abadi au pouvoir, la Maison Blanche souligne inlassablement à quel point la donne est en train de changer dans le pays.
"Le gouvernement Abadi est différent du précédent sur toutes les questions importantes", souligne un responsable américain, insistant sur la crise profonde à laquelle le pays était confronté lorsque Nouri Al-Maliki était au pouvoir.
Lors de son séjour de trois jours à Washington, M. Abadi doit notamment s'entretenir avec la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, et des responsables du secteur privé américain.
Pour M. Obama, l'Irak est un enjeu est de taille, à moins de deux ans de son départ de la Maison Blanche. Ses détracteurs affirment que le retrait des troupes américaines fin 2011 était une erreur stratégique ayant permis à l'EI de se développer à une vitesse fulgurante.
Sur place, à Bagdad, la situation est loin d'être apaisée, malgré la levée du couvre-feu en février. Cinq attentats à la voiture piégée ont encore secoué l'agglomération de la capitale irakienne mardi 14 avril. Au moins 15 personnes ont été tuées et plus de 45 autres blessées, selon des sources médicales et de sécurité.
AFP/VNA/CVN