L'Europe cherche des remèdes contre les faux médicaments

Six pays d'Europe centrale et de l'Est ont promis de mieux coopérer, lors d'une réunion organisée récemment à Bucarest (Roumanie), pour trouver des remèdes contre les médicaments contrefaits, un marché lucratif estimé à 75 milliards de dollars en 2010.

Quelque 120 experts représentant la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et l'Ukraine, rassemblés par le numéro un mondial de l'industrie pharmaceutique, Pfizer, ont analysé les risques posés par les faux médicaments, qui peuvent aller jusqu'à la mort, selon l'Organisation mondiale pour la santé (OMS).

"Un seul pays ou une seule organisation ne peut pas lutter de manière efficace, il faut une synergie des efforts (...) car nous avons affaire à des réseaux de crime organisé", a déclaré Steve Allen, directeur de Pfizer Global Security, division chargée de lutter contre ce fléau.

Allant de l'absence totale d'ingrédients actifs à 8.000 fois la dose normale, le contenu des médicaments contrefaits est aussi parfois composé de métaux lourds dont l'arsenic, de teinture à base de plomb ou de poudre de briques.

Selon M. Allen, 63 millions de faux comprimés et ampoules Pfizer ainsi que des ingrédients actifs pouvant servir pour en fabriquer 64 millions supplémentaires ont été saisis depuis 2004. "Ce n'est que la partie visible de l'iceberg", dit-il.

Considéré comme sans risque et très profitable, le business des faux médicaments attire de plus en plus les trafiquants de drogue.

"Les méthodes d'approvisionnement sont les mêmes mais les peines ne le sont pas", indique M. Allen, regrettant le laxisme de certains pays.

Parfois, drogues et faux médicaments vont ensemble, comme en témoigne la saisie, lors d'une même opération en Turquie, de 6.000 comprimés contrefaits de Viagra, 378.000 tablettes d'ecstasy et des ingrédients pour fabriquer 51 kilos d'héroïne.

"Il existe une route des Balkans pour les faux médicaments, la même que pour la drogue", indique Karolyi Szep, un douanier hongrois.

Gabriel Turcu, partenaire au sein de REACT, réseau européen spécialisé dans la lutte contre les contrefaçons, souligne que l'Europe de l'Est a fait des progrès dans ce domaine, notamment en durcissant sa législation.

"Il y a quelques années, les juges ne voyaient pas de différence entre un T-shirt et un médicament contrefait. Aujourd'hui, leur perception a changé", dit-il.

Si, selon lui, les pays à la frontière orientale de l'Union européenne sont toujours confrontés à des "défis majeurs", les États développés ne sont pas à l'abri non plus.

"Des médicaments contrefaits ont été détectés dans les chaînes légales de distribution de 45 pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada", souligne Rubie Mages, directrice pour la stratégie de Pfizer Global Security.

Aujourd'hui, la plupart des ventes, avec les risques qu'elles comportent, s'effectuent par Internet. Selon l'OMS, il y a une chance sur deux que les médicaments achetés en ligne soient contrefaits.

AFP/VNA/CVN

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