Les eurodéputés veulent porter le congé de maternité à 20 semaines

Les eurodéputés ont proposé le 20 octobre de porter la durée minimale du congé de maternité à 20 semaines dans l'UE et d'instaurer le principe d'un congé de paternité, marquant le début de difficiles négociations sur ce sujet qui divise l'Europe.

Le congé de maternité devrait être, selon les eurodéputés, rémunéré à 100% du salaire.

Les élus ont demandé que les États qui ne le font pas encore reconnaissent le principe d'un congé de paternité d'au moins deux semaines continues, payées selon des modalités similaires.

Actuellement, la durée minimale du congé de maternité est de 14 semaines dans l'Union européenne. De nombreux pays vont au-delà, mais les conditions d'indemnisation sont très variables d'un État à l'autre.

De nombreux députés partisans de l'amélioration des conditions de congés de maternité et de paternité en Europe ont brandi à l'occasion du vote des ballons roses et bleus, ornés d'un visage de bébé souriant.

Négociatrice du Parlement sur la question, la socialiste portugaise Edite Estrela s'est réjouie de ce vote de première lecture. "Au lieu de pénaliser les femmes parce qu'elles ont des enfants, nous devons les aider à trouver un équilibre entre la vie de famille et la vie professionnelle", a-t-elle insisté.

Jugeant ces mesures "indispensables pour la santé des mères et des bébés", l'écologiste Nicole Kiil-Nielsen reconnaît que "la balle est maintenant dans le camp des gouvernements européens" dont beaucoup, comme le Royaume-Uni ou la France, ont d'ores et déjà fait part de leur opposition.

La secrétaire d'État française à la Famille, Nadine Morano, s'est ainsi dite le 20 octobre opposée à faire passer le congé maternité de 16 à 20 mois, ce qui aurait selon elle un coût de 1,3 milliard d'euros par an pour la France.

L'eurodéputée conservatrice française, Elisabeth Morin-Chartier, a elle aussi dénoncé une position "démagogique et irresponsable" qui "rendra plus difficile le recrutement et le retour des jeunes femmes dans les entreprises". Pour la libérale britannique Elizabeth Lynne, il ne faut pas ruiner les systèmes qui fonctionnent avec cette proposition qui "va trop loin".

Le patronat européen, Businesseurope, juge aussi qu'elle coûtera cher "en particulier aux sociétés". Elle rendra l'embauche de femmes "plus complexe", fait valoir son directeur général, Philippe de Buck.

Le gouvernement britannique estime que ses dépenses en matière de congé de maternité vont doubler à 4 milliards de livres sterling (de 2,2 à 4,5 milliards d'euros). Londres met en avant aussi qu'actuellement 90% des Britanniques s'arrêtent déjà pendant 20 semaines, sans bénéficier d'aussi bonnes conditions.

Certains pays, comme l'Allemagne ou la Suède, qui appliquent déjà en plus du congé de maternité minimal des dispositions particulièrement avantageuses de long congé parental, ont également des réserves.

Une concession leur a été faite, les eurodéputés ayant voté le principe d'une "passerelle" permettant de comptabiliser au titre du congé parental les quatre dernières semaines du congé de maternité, et de ne les rémunérer qu'à 75% du salaire.

La Commission européenne proposait à l'origine de porter à 18 semaines la durée minimale du congé de maternité dans l'UE, ce qui correspond aux recommandations de l'Organisation internationale du travail (OIT).

Jugeant ce vote "ambitieux", la commissaire chargée du dossier, Viviane Reding, a estimé qu'il ne faciliterait pas la quête d'un compromis équilibré dans un proche avenir avec les gouvernements. "Il ne faut pas trop peser sur les finances des États", a-t-elle demandé.

AFP/VNA/CVN

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