La 10e Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique rassemble pendant 12 jours les représentants de 193 pays ayant signé ce traité adopté au Sommet de la Terre à Rio en 1992.
"Nous allons discuter sincèrement de l'avenir de la Terre pour trouver une olution", a déclaré le ministre japonais de l'Environnement, Ryu Matsumoto, dans son discours d'ouverture. "Transmettre une Terre, belle, avec une biodiversité riche, aux prochaines générations est le désir partagé partout dans le monde", a-t-il ajouté.
Les délégués vont devoir reconnaître qu'ils ont échoué jusqu'à présent à réaliser les objectifs pour enrayer la perte en biodiversité, qui avaient été fixés lors de l'adoption de la première convention en 1992.
Surexploitation des ressources, pollution, modification des habitats, espèces exotiques envahissantes, changement climatique : le taux d'extinction des espèces animales et végétales est désormais "jusqu'à 1.000 fois plus élevé" que le taux historique connu jusqu'à ce jour, rappelle l'ONU.
Une espèce d'amphibien sur trois, plus d'un oiseau sur huit, plus d'un mammifère sur cinq et plus d'une espèce de conifère sur quatre sont menacés d'extinction au niveau mondial. L'appauvrissement porte aussi sur les gènes et les écosystèmes, une menace réelle pour de nombreux secteurs, au premier rang desquels l'alimentation.
"Le temps est venu d'agir et c'est ici qu'il faut le faire", a dit Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la convention. "Protéger les forêts protège non seulement les espèces mais aide également à absorber les émissions de dioxyde de carbone qui provoquent un changement climatique", a-t-il rappelé.
"Notre prospérité et en fait notre survie dépendent d'écosystèmes sains", a e son côté déclaré Jim Leape, chef du Fonds Mondial pour la Nature (WWF). "Les forêts, les océans et les rivières sont le fondement de notre société et de notre économie."
Les délégués vont plancher sur trois dossiers majeurs : fixer de nouveaux objectifs pour enrayer la perte des espèces à l'horizon 2020, trouver un accord international sur les conditions d'accès des industries du Nord aux ressources génétiques des pays du Sud, dessiner l'évolution de l'aide aux pays les plus pauvres pour protéger leurs ressources naturelles.
La recherche d'un cadre juridique pour répartir équitablement les bénéfices tirés de l'exploitation des ressources génétiques -des plantes pour l'essentiel, avec des utilisations dans la pharmacie, la chimie ou les osmétiques- sera au cœur des débats.
La signature d'un "protocole ABS" (accès et partage des avantages), dont la négociation a été lancée en 2002, sera le marqueur le plus sûr d'un succès - ou d'un échec - du rendez-vous de Nagoya.
"Pour nous, il n'est pas acceptable d'aller à Nagoya et de ne pas aboutir à un protocole ABS", a averti début octobre la ministre brésilienne de 'Environnement, Izabella Teixeira. "C'est le point clé".
Un protocole ABS, auquel les pays du Sud sont particulièrement attachés, pourrait conditionner les avancées sur d'autres questions.
De manière plus ou moins explicite, plusieurs pays du Sud ont lié cette négociation à celle sur la création d'un "Giec de la biodiversité", qui permettrait, à l'image de ce qui existe dans la lutte contre le réchauffement climatique, de disposer d'un outil de mesure fiable pour éclairer les décideurs politiques.
AFP/VNA/CVN