>>Réunion des ministres des Finances du G20 au Mexique
>>Réunion du G20 au Mexique : contre la tentation protectionniste
Le gouverneur de la Banque centrale mexicaine, Agustin Carstens (gauche) à la réunion des grands argentiers du G20, le 25 février à Mexico. |
Les ministres des Finances et banquiers centraux de ce groupe de pays riches et émergents se sont retrouvés dans la capitaine mexicaine vers 18h45 le 25 février (00h45 GMT le 26 février) pour faire le point sur une situation économique toujours très marquée par les tensions sur les marchés de la dette publique en zone euro.
Le 24 février, la Grèce a lancé la plus vaste restructuration de dette de l'histoire, qui doit effacer 107 milliards d'euros qu'avait empruntés Athènes, repousser la date de remboursement et réduire le taux d'intérêt sur 99 autres milliards dus au secteur privé.
La question de la dette grecque a pris des mois à être réglée, et la zone euro n'apparaît pas tirée d'affaire. "Personne ne veut que la crise s'étire indéfiniment", a affirmé le 24 février le gouverneur de la Banque centrale mexicaine, Agustin Carstens. "Il est crucial que les autorités européennes mettent en œuvre de toute urgence des mesures de politique économique pour restaurer la confiance. Cela générera un cercle virtueux où les entreprises seront plus désireuses d'investir, les ménages augmenteront leurs dépenses, et les investisseurs retrouveront leur intérêt pour la dette publique européenne", a-t-il ajouté.
Les trois délégations de la zone euro (Allemagne, France et Italie) et celle de l'Union européenne sont venues assurer à leurs partenaires que l'édifice de défense contre une propagation de la crise va encore être renforcé. Pour désigner l'édifice qu'ils attendent de l'Europe, les ministres du monde entier parlent de "pare-feu". Celui-ci est censé permettre que la Grèce reste un cas isolé, comme l'ont promis les Européens au reste du monde. "Faites-le vite et avec force, et faites en sorte que vos engagements soient suivis d'effets", a lancé le 25 février le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner.
D'après le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, sa taille ne sera pas infinie : "cela n'a aucun sens économique de suivre les appels (...) à injecter de l'argent indéfiniment dans les fonds de sauvetage ni de mettre en route la planche à billets de la BCE". À cet égard, le calendrier de cette réunion du G20 n'est pas idéal : elle tombe avant un sommet de l'Union européenne, les 1er et 2 mars, qui doit notamment définir la dimension du Mécanisme européen de stabilité (MES) prévu pour entrer en vigueur en juillet.
Le secrétaire général de l'OCDE, le Mexicain Angel Gurria, l'a regretté. "Ils disent que le pare-feu sera fini en mars. Eh bien, nous ne sommes qu'à quelques jours de mars. Tous les jours, le coût de l'incertitude et de l'indécision est énorme", a-t-il dit le 25 février. Pour M. Geithner, "l'Europe fait vraiment des progrès pour convaincre le monde qu'ils ne vont pas permettre une défaillance financière catastrophique sur le continent". "J'espère que nous allons voir et je m'attends à voir une poursuite des efforts des Européens (...) S'ils font cela, il y aura plus d'oxygène pour se concentrer sur autre chose" au G20, a poursuivi le ministre américain.
Les gouvernements espagnol et italien, tous deux entrés en fonctions en novembre après le dernier sommet du G20 à Cannes (France), et tous deux lancés dans des programmes de réforme d'inspiration libérale pour rassurer les investisseurs, sont régulièrement cités en exemple à l'étranger de ce que la zone euro devrait faire. Même si ces deux pays devraient connaître une récession en 2012. Le G20 doit publier une déclaration finale le 26 février à 16h30 (22h30 GMT).
AFP/VNA/CVN