L'euro dégringole sous 1,30 dollar

L'euro a dégringolé le 14 décembre sous le seuil de 1,30 dollar pour la première fois depuis janvier, le marché étant de plus en plus sceptique sur l'efficacité du dernier sommet européen tandis que la France et l'Allemagne restent sous la menace d'un abaissement de leur note souveraine.

La monnaie unique, dont la résistance face au dollar avait jusque-là surpris les observateurs, s'enfonce depuis le 13 décembre, date à laquelle les cambistes ont apparemment pris conscience que les résultats de la rencontre de Bruxelles n'étaient pas à la hauteur de leurs espérances pour une résolution d'une crise de la dette.

Vers 19h00 GMT, l'euro valait 1,2997 dollar contre 1,3033 dollar le 13 décembre vers 22h00 GMT, après être tombé à 1,2946 dollar vers 16h00 GMT, son niveau le plus faible depuis le 11 janvier. "L'euro est sous pression car les marchés sont déçus par l'issue du sommet de l'Union européenne qui n'a pas fait grand chose pour résoudre la crise de la dette et du secteur bancaire", a résumé Neil MacKinnon, économiste chez VTB Capital. "La relative sécurité que représentent le dollar et le yen est accrue par le fait que les responsables européens n'arrivent pas à enrayer la propagation de la crise, qui continue de peser sur les perspectives de croissance de l'économie mondiale et sur les actifs à risque", a expliqué pour sa part Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

L'euro poursuivait ainsi une dégringolade entamée la veille, où il était tombé sous 1,31 dollar. Il évoluait encore au-dessus de 1,32 dollar à la mi-séance en Europe le 13 décembre, mais a été affecté par des propos de députés allemands selon lesquels la chancelière Angela Merkel s'est de nouveau prononcée contre une hausse de la capacité de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité (MES).

Le MES doit succéder l'an prochain au Fonds européen de stabilité (FESF) et sera doté d'une capacité d'emprunt de 500 milliards d'euros.

Ce refus de Mme Merkel a alimenté les craintes de voir les agences de notation financière, peu convaincues par l'accord sur un nouveau traité européen, abaisser les notes de crédit des pays de la zone euro, et de faire notamment perdre à l'Allemagne et à la France leur note "AAA", la meilleure possible.

Des rumeurs d'un abaissement imminent de la note de la France agitaient d'ailleurs les marchés le 14 décembre, affectant le comportement des cambistes.

En outre, l'attrait du dollar en tant que valeur refuge était renforcé par le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé le 13 décembre de maintenir son taux directeur quasi nul. "En observant les mouvements du couple euro-dollar, un psychiatre amateur pourrait diagnostiquer un trouble bipolaire : l'humeur des marchés est soit euphorique (faisant grimper l'euro) soit complètement déprimée", ce qui fait plonger la monnaie unique, ont commenté les analystes de Commerzbank. Et, pour Sreekala Kochugovindan, de Barclays Capital, "les marchés ne devraient pas reprendre goût aux actifs à risque tant que la situation ne sera pas stabilisée au niveau mondial".

Dans ce contexte, le Trésor italien a émis le 14 décembre trois milliards d'euros d'obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, mais à des taux d'intérêt en hausse, à 6,47% contre 6,29% lors de la précédente opération similaire en novembre.

AFP/VNA/CVN

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