L'État portugais réduit sa contribution au sauvetage de Banco Espirito Santo

La contribution de l'État portugais au sauvetage de la banque Espirito Santo (BES) sera réduite de 4,4 à 3,9 milliards d'euros grâce à une participation plus importante du secteur financier, a annoncé jeudi 7 août la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque.

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"L'État accordera un prêt qui désormais se limitera à 3,9 milliards d'euros car les banques ont souhaité prendre leurs responsabilités de façon plus directe et immédiate", a expliqué la ministre lors d'une intervention au Parlement.

Pour sauver les actifs sains de BES, la Banque du Portugal avait annoncé dimanche 3 août la création d'une nouvelle entité bénéficiant d'une injection de capital de 4,9 milliards d'euros de la part du Fonds de résolution alimenté par les banques opérant dans le pays.

La ministre portugaise des Finances, Maria Luis Albuquerque, le 7 août à Lisbonne
 Photo : AFP/VNA/CVN

Ce montant, qui reste inchangé, devait initialement être financé à hauteur de 4,4 milliards d'euros par un prêt de l'État. À cet argent s'ajoutaient 367 millions d'euros déjà détenus par le Fonds de résolution et une contribution extraordinaire des banques de 133 millions d'euros.

Sur proposition des banques, cette contribution extraordinaire sera finalement remplacée par un prêt de 635 millions d'euros au Fonds de résolution, a précisé un porte-parole de la Banque du Portugal.

Les actifs toxiques de BES, et notamment la dette des holdings du groupe Espirito Santo qui ont récemment déposé le bilan, ont été laissés entre les mains de ses actionnaires au sein d'une structure de défaisance chargée de les liquider.

Les 3,9 milliards d'euros prêtés par l'État seront puisés dans l'enveloppe de 12 milliards allouée à la recapitalisation des banques dans le cadre du plan de sauvetage accordé au Portugal, en mai 2011, par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Mme Albuquerque avait reconnu lundi 4 août que l'utilisation d'une partie de cette ligne de crédit pourrait avoir un "impact statistique" sur le déficit public, mais ne serait pas prise en compte pour l'objectif de le réduire à 4% du PIB cette année, négocié par Lisbonne avec ses bailleurs de fonds.

"La responsabilité appartient exclusivement au secteur financier" via le Fonds de résolution créé en 2012 à la demande de la troïka UE-BCE-FMI, a martelé la ministre.

Entendu lui aussi au Parlement, le gouverneur de la Banque du Portugal Carlos Costa a ensuite indiqué que la nouvelle banque pourrait ne pas faire l'objet d'une vente en bloc : "Il peut être plus avantageux de faire des ventes partielles afin de valoriser l'actif et récupérer un maximum de capital".

AFP/VNA/CVN

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