"Si l'on veut détecter un signe dans les données publiées ces deux-trois derniers mois, on peut dire qu'il y a eu un ralentissement dans la dynamique de croissance", a souligné son président, l'Italien Mario Draghi, durant sa conférence de presse mensuelle de politique monétaire.
La reprise en zone euro est "faible, fragile et inégale" mais "les pays qui mènent des réformes structurelles s'en sortent mieux" que les autres, a-t-il ajouté.
Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le 7 juillet à Bruxelles. |
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Comme prévu, l'institution de Francfort n'a annoncé jeudi 7 août aucune nouvelle mesure de soutien à l'économie, après avoir dévoilé début juin un arsenal d'outils destiné à soutenir le crédit et la croissance dans la région, avec l'espoir par ricochet de faire redécoller l'inflation.
Ces initiatives comprennent un programme de prêts ciblés et à très long terme (TLTRO), qui doit permettre aux banques de se financer à des conditions avantageuses tout en les incitant à prêter davantage aux entreprises, dont le premier sera accordé en septembre.
Outre la baisse de son taux directeur à 0,15%, la BCE avait aussi porté son taux de dépôt en territoire négatif afin là encore d'encourager les banques à prêter aux ménages et aux entreprises, en imposant une pénalité financière à celles qui stockent leurs liquidités pour 24 heures auprès d'elle.
Ces mesures "sont en train de prendre le chemin de l'économie réelle" et "vont contribuer à un retour de l'inflation à des niveaux plus proches de 2%", a assuré jeudi 7 août M. Draghi.
En juillet, la hausse des prix a encore ralenti, à 0,4%, soit son plus bas niveau depuis octobre 2009 et le dixième mois consécutif sous la barre des 1%. Un chiffre très éloigné de l'objectif de la BCE d'une inflation proche mais inférieure à 2% à moyen terme.
Augmentation des risques géopolitiques
Autre motif de satisfaction, "les prêts aux entreprises non financières ont montré des signes de stabilisation ces derniers mois, après avoir suivi une tendance largement négative plus tôt dans l'année", a-t-il fait valoir.
Le président de la BCE s'est toutefois inquiété des risques géopolitiques, "qui ont augmenté à travers le monde" et "qui sont plus élevés que lors des précédents mois".
"Certains d'entre eux, comme la situation en Ukraine et en Russie, auront un impact plus important sur la zone euro" que dans les autres régions. "Nous voyons des risques principalement sur les prix et l'énergie" mais il est difficile à l'heure actuelle "d'évaluer cet impact", a-t-il dit, réaffirmant l'engagement de la BCE à agir en cas de nouvelle dégradation de l'inflation, y compris par des rachats massifs d'actifs privés et publics.
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