Les voisins de l'Afghanistan soutiennent le processus de réconciliation nationale

À 2 jours de la conférence de Londres sur l'Afghanistan, les voisins de ce pays ainsi que la Turquie ont annoncé le 26 janvier à Istanbul qu'ils soutenaient le "processus de réconciliation nationale" avec les talibans prôné par le président Hamid Karzaï.

"Nous soutenons le processus national afghan de réconciliation et de réintégration en accord avec la Constitution de l'Afghanistan et sous la direction et la conduite des Afghans", ont-ils affirmé dans une déclaration commune diffusée à l'issue d'un mini-sommet consacré à ce pays.

Le président afghan doit annoncer le 28 janvier lors de la conférence de Londres un vaste programme visant notamment à la réconciliation avec les talibans qui ne sont pas membres de réseaux tels que Al-Qaïda.

Le transfert progressif de la sécurité aux forces afghanes sera l'autre grand volet de cette conférence, qui réunira tous les acteurs du conflit afghan, à l'exception des talibans.

Dans cette perspective, Berlin a annoncé le 26 janvier une "nouvelle étape" dans son engagement en Afghanistan, associant l'envoi de 500 soldats supplémentaires pour aider à la formation des forces afghanes, un doublement de l'aide à la reconstruction, portée à 430 millions d'euros, et la participation à hauteur de 50 millions d'euros au programme de "réintégration" d'anciens talibans.

L'Allemagne a également annoncé qu'elle souhaitait commencer à retirer ses troupes en 2011, échéance déjà fixée par les États-Unis. "Les talibans qui ne font pas partie d'un réseau terroriste comme Al-Qaïda sont les enfants de la terre afghane. Ils sont des milliers et des milliers, ils doivent être réintégrés", a déclaré M. Karzaï, devant la presse à Istanbul. Mais les talibans ont à maintes reprises signifiées qu'ils n'entendaient pas négocier avec le gouvernement. Le 26 janvier, ils ont revendiqué un nouvel attentat dans lequel au moins 9 civils afghans ont été blessés à Kaboul, lorsqu'une voiture piégée a explosé contre un convoi de la force de l'OTAN devant l'entrée d'une base militaire américaine.

Lundi, à l'issue d'un sommet tripartite à Istanbul avec ses homologues turc Abdullah Gül et pakistanais Asif Ali Zardari, le président afghan avait donné un exemple de sa politique de la main tendue en annonçant qu'il demanderait, à Londres, le retrait de certains talibans de la liste de sanctions de l'ONU.

L'ONU a créé en 1999 un "Comité des sanctions contre Al-Qaïda et les talibans" chargé d'établir une liste de personnes et entités associées à Al-Qaïda, à Oussama ben Laden ou aux talibans susceptibles de voir leurs avoirs gelés et de faire l'objet d'interdictions de voyager.

L'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, a assuré que les grandes puissances soutiendraient le plan de M. Karzaï à condition que les talibans prennent leurs distances avec Al-Qaïda.

"Le programme de réintégration que le président Karzaï annonce et que la communauté internationale soutiendra est une chance pour ceux qui se battent au niveau du commandement local d'arrêter le combat, de sortir de la clandestinité et de rejoindre la société afghane, s'ils renoncent à Al-Qaïda", a dit M. Holbrooke.

Le général américain Stanley McChrystal, commandant militaire de l'OTAN en Afghanistan, avait lui aussi soutenu l'idée d'une paix négociée, dans un entretien au Financial Times le 25 janvier.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé le 26 janvier, dans un communiqué, avoir retiré 5 talibans de sa liste des personnes faisant l'objet de sanctions pour leurs liens passés avec Al-Qaïda. La décision coïncide avec un appel récent du président afghan, Hamid Karzaï, qui a souhaité que certains talibans soient retirés de la liste des personnes sanctionnées, qui comprenait quelque 500 noms, dont ceux de 142 talibans.

Les 5 hommes sont l'ancien ministre des Affaires étrangères du régime taliban Abdul Wakil Mutawakil, l'ancien ministre adjoint du Commerce, Fazl Mohammad, l'ex-ministre adjoint des Affaires frontalières Abdul Hakim, l'ex-ministre adjoint de la Planification, Mohammad Musa, et un ancien membre du service de presse du ministère des Affaires étrangères, Shams Us-Safa.

Un diplomate occidental, parlant sous couvert de l'anonymat, a indiqué que les 5 hommes sont désormais considérés comme "des talibans modérés" avec qui M. Karzaï pourrait ouvrir un dialogue.

AFP/VNA/CVN

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