Les systèmes de santé public et privé main dans la main

À Hô Chi Minh-Ville, le système de santé privé mène aussi la guerre anti-COVID-19. Il se prépare à venir en aide aux établissements médicaux publics saturés.

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Surveillance de la santé des patients via des caméras.

Hô Chi Minh-Ville est connue en tant que première localité du pays à mobiliser le système de santé privé pour lutter contre la pandémie. Depuis début juin, alors que le nombre de cas de contamination au coronavirus flambait dans la ville, une stratégie de dépistage communautaire à grande échelle a été mise en place. Immédiatement, le système de santé a été activé pour la mettre en œuvre. Et comme le personnel médical du système public, les établissements médicaux privés ont été également encouragés à s’engager dans la lutte.

Il est 23h00. C’est l’heure de se coucher pour la plupart des personnes. Mais des médecins de la Clinique privée de Sài Gòn dans l’arrondissement de Binh Chanh continuent de travailler. Ils transportent plusieurs malades du COVID-19 à l’Hôpital de campagne N°11 à Thu Duc.

"Le transport se fait même dans la nuit. Chaque fois que nous recevons des appels des centres de santé, nous nous mettons immédiatement en action", a déclaré Trân Van Duong, directeur de la Clinique de Sài Gòn.

Ces derniers temps, M. Duong et ses collègues sont restés souvent à leur établissement pour être prêts à transporter et à fournir une assistance médicale aux patients du COVID-19 à domicile. Les médecins de la Clinique de Sài Gòn se divisent en plusieurs équipes pour transporter des bouteilles d’oxygène et fournir les premiers soins ainsi que d’autres consultations médicales en ligne aux patients isolés à la maison.

Reconnaissant la pénurie d’ambulances, il a contacté le Service municipal de la santé pour demander l’autorisation de se porter volontaire dans la lutte contre le COVID-19.

Alléger la surcharge des hôpitaux

Lors d’une récente réunion entre les hôpitaux privés, le ministre de la Santé et le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, des dirigeants d’hôpitaux privés ont exprimé leur volonté de participer au traitement des patients afin d’alléger la surcharge du système de santé public.

L'Hôpital général international Hoàn My Thu Duc accueille aussi des patients infectés par le Sars-CoV-2.

Bien qu’il s’agisse d’un nouvel hôpital, l’hôpital général de Saigon Sud a été l’un des premiers candidats enregistrés. Dang Van Thanh, son directeur général, a déclaré que cet hôpital dispose actuellement de plus de 100 lits avec environ 150 médecins et infirmières sur le pied de guerre. "Nous arrêterons toutes les opérations hospitalières pour nous concentrer sur le traitement des patients du COVID-19 et nous nous joindrons aux activités de santé de la ville pour riposter au mieux face à ce virus", a-t-il déclaré.

L’Hôpital franco-vietnamien (FV) a proposé de participer aux travaux de vaccination et de se dédoubler pour traiter les patients COVID-19. Pham Thi Thanh Mai, représentante de l’hôpital FV, a affirmé que cet établissement met actuellement en œuvre la vaccination de près de 5.000 citoyens français et leurs proches dans le Sud, et se porte volontaire pour participer activement au service de vaccination des citadins. Avec des ressources humaines qualifiées, l’hôpital FV peut organiser jusqu’à 10.000 injections par jour. En outre, il est également prêt à fonctionner selon le modèle "hôpital dédoublé" pour recevoir et traiter les patients positifs au SRAS-CoV-2. Concrètement, parallèlement à l’examen médical et au traitement des patients normaux, il réserve environ 80 lits aux patients du COVID-19, dont 11 pour traiter les patients nécessitant des soins intensifs et de réanimation. "En cas de besoin supplémentaire, nous sommes prêts à étendre l’échelle de réception et de traitement des patients", a déclaré Pham Thi Thanh Mai.

Repousser le COVID-19, un objectif commun

Dans la matinée du 2 août, l’hôpital général international Hoàn My Thu Duc, relevant du groupe médical Hoàn My, a officiellement reçu ses premiers patients du COVID-19. Il s’agit du premier hôpital privé de la ville engagé dans le traitement des patients du COVID-19, ce afin de réduire la surcharge du système de santé public. Le docteur Nguyên Tuân, directeur de l’hôpital, a déclaré qu’en une semaine seulement, cette unité a converti d’urgence ses fonctions, concentrant toutes ses ressources humaines, équipements et installations aux besoins de soins et traitement de la population dans le contexte de flambée de l’épidémie.

L'Hôpital général international Hoàn My Thu Duc engage des études de traitements contre le COVID-19.

Dans une première phase, l’hôpital a mis en service 100 lits (dont dix pour les soins intensifs) et portera le total à 200 (dont 20 de réanimation) en phase 2. Pour les patients COVID-19 qui ont besoin d’un traitement intensif, l’hôpital a proposé au service de la santé de la ville de soutenir toutes les consultations et de disposer d’un mécanisme spécial de référence pour les cas de diagnostic sévères et critiques.

Le lendemain, le centre de réanimation de l’hôpital international de la ville, relevant du groupe Hoa Lam, a été également officiellement mis en place sous le contrôle des professionnels de l’hôpital universitaire de médecine et de pharmacie. Les premiers temps, ce Centre mettra en service de 50 à 70 lits et sera prêt à le porter à 200-500 lits sur demande.

Parallèlement aux deux premières unités médicales privées, début août, un hôpital de campagne de 200 lits a également été établi en urgence par l’Hôpital général Xuyên A (district de Cu Chi). Le docteur Nguyên Van Châu, directeur général de Xuyên A, a déclaré que cet hôpital de campagne est complètement indépendant dans toutes ces installations existantes. On s’attend à ce que d’ici la mi-août, cet établissement reçoive ses premiers patients du COVID-19. "Le campus de notre hôpital est vaste et ses ressources humaines et matérielles permettront de mettre en place de nouvelles installations pour le traitement des malades. C’est le moment de travailler contre la pandémie", a déclaré M. Châu.

Le ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long, s’est réjoui de voir de nombreuses unités, y compris des établissements privés, prêtes à dédoubler leurs installations pour assurer à la fois la santé de la population et le traitement des patients du COVID-19. "À cause de l’épidémie, les établissements médicaux privés sont également confrontés à des difficultés, mais notre coopération et notre contribution aideront de nombreux malades à recevoir un traitement efficace. Sur la base du nombre de lits enregistrés par le secteur privé de la santé, la ville pourra disposer d’un réseau plus confortable pour traiter les patients", a conclu le ministre Nguyên Thanh Long en s’adressant aux dirigeants des hôpitaux privés.

Texte et photos : Quang Châu - Phuong Nga/CVN

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