Le convoi de 18 wagons qui traversait Khon Kaen, un bastion des "chemises rouges", a été séparé de sa locomotive.
"Le train est toujours à la gare de Khon Kaen et 50 à 60 soldats gardent les armes", a indiqué le général Chotjin Kengkijkarn, officier de police des chemins de fer de Thaïlande. Les manifestants ont rapidement encerclé le train, débordant les soldats, et les autorités ont décidé d'en retarder le départ, a-t-il ajouté en évoquant une situation calme.
Depuis la mi-mars, les "chemises rouges" occupent le centre de Bangkok dans un face-à-face tendu avec les forces gouvernementales. Les "chemises rouges" ont exclu le 21 avril toute négociation avec le pouvoir thaïlandais.
Selon les autorités ferroviaires, les manifestants de Khon Kaen ont cru "par erreur" que les armes étaient destinées à disperser les manifestations d'opposants dans la capitale, alors que selon ces autorités, elles devaient être acheminées vers l'extrême Sud du pays, en proie à une insurrection séparatiste musulmane.
Depuis janvier 2004, plus de 4.000 personnes ont trouvé la mort dans les violences dans l'extrême sud. Le 21 avril, une attaque à la grenade a tué un policier et blessé des dizaines d'autres personnes, policiers et civils.
L'armée thaïlandaise a rejeté le 21 avril les allégations d'un journal thaïlandais attribuant aux militaires la responsabilité de la mort d'un journaliste japonais tué par balle lors de violents affrontements à Bangkok.
"L'enquête est toujours en cours et aucune conclusion n'a été tirée jusqu'à présent", a déclaré le porte-parole de l'armée, le colonel Sunsern Kaewkumnerd. "Toutes les preuves doivent figurer dans le dossier (...). Ces informations de presse ne sont pas fondées sur l'expertise médico-légale des policiers", a-t-il ajouté.
Hiro Muramoto, caméraman de 43 ans employé par l'agence de presse Reuters, a été mortellement touché par une balle dans la poitrine le 10 avril à Bangkok.
AFP/VNA/CVN