Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad approuve de nouveaux sites nucléaires

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a approuvé plusieurs sites pour l'installation de nouvelles usines d'enrichissement d'uranium malgré les menaces de sanctions.

"Le président a approuvé les endroits choisis pour de nouveaux sites nucléaires", a déclaré lundi son conseiller Mojtaba Samareh Hachémi, cité par l'agence de presse Ilna, dans une allusion aux nouvelles usines d'enrichissement que l'Iran a annoncé ces derniers mois vouloir construire. "La construction de ces sites commencera quand il (le président) en donnera l'ordre", a-t-il ajouté.

Mais les États-Unis ont mis en doute ces affirmations, estimant que les déclarations de Téhéran ne correspondent pas toujours à la réalité de son programme nucléaire.

Washington est par ailleurs "toujours intéressé" par l'offre d'échange d'uranium faite en septembre dernier à l'Iran par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué lundi le département d'État. "Nous sommes toujours intéressés par cette mesure (et) à faire cette offre si l'Iran est intéressé", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, soulignant que Téhéran n'avait pas, au cours des 7 derniers mois, formellement accepté l'offre.

Le 22 février, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, avait indiqué que son pays entamerait dans l'année la construction de 2 nouveaux sites d'enrichissement d'uranium "qui auront chacun la même capacité" que celui de Natanz (Centre).

Natanz, la seule usine d'enrichissement d'uranium en Iran, peut en principe accueillir jusqu'à 50.000 centrifugeuses mais n'en abrite pour l'instant qu'environ 8.000.

Le 30 novembre, M. Ahmadinejad avait annoncé la décision de construire 10 nouvelles usines d'enrichissement, en réponse à une résolution de l'AIEA condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire.

L'AIEA avait reproché notamment à Téhéran d'avoir dissimulé la construction en cours d'un deuxième site d'enrichissement à Fordo, dans une zone montagneuse à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran.

"La conception des (nouveaux) sites est actuellement en cours", a ajouté M. Samareh Hachémi.

M. Salehi avait précisé que "les nouveaux sites seront construits au coeur des montagnes" pour "être protégés contre toute attaque" aérienne.

L'Iran a déjà fabriqué à Natanz plus de 2.000 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, selon l'AIEA.

Téhéran a également commencé le 9 février à y enrichir de l'uranium à 20%, dont il a déjà produit 5 kilos, selon M. Salehi.

Les États-Unis, la Russie, la Chine et les 3 pays européens (France, Grande-Bretagne et Allemagne), membres du groupe des Six, ont entamé des discussions sur de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a annoncé le 18 avril que l'Iran allait prochainement tenter de convaincre les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU de renoncer à ces sanctions.

L'Iran a refusé en octobre une proposition de l'AIEA de livrer 70% de son uranium faiblement enrichi à la Russie, qui l'aurait enrichi à 20% avant qu'il ne soit transformé en France en combustible pour un réacteur de recherche médicale, invoqué par Téhéran pour justifier la production d'uranium hautement enrichi.

Invoquant un "manque de confiance" envers les Occidentaux, Téhéran a exigé qu'un échange soit simultané et se fasse sur son territoire. Ces conditions ont été rejetées par les grandes puissances, entraînant la décision de l'Iran de produire lui-même l'uranium enrichi à 20% dont il dit avoir besoin.

AFP/VNA/CVN

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