"Pourquoi se tourner vers l'ONU? Parce que les négociations sont interrompues. Pourquoi sont-elles interrompues? Parce qu'Israël ne peut pas arrêter sa colonisation et reconnaître la loi internationale", a déclaré M. Abbas lors d'une réunion du Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (CCOLP) à Ramallah (Cisjordanie).
"Les Israéliens nous accusent d'agir unilatéralement, mais eux agissent unilatéralement tous les jours", a ajouté le président Abbas, en dénonçant la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie occupée.
Sous la pression des États-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé un coup de frein partiel et temporaire de la colonisation en Cisjordanie afin de relancer les discussions de paix avec les Palestiniens suspendues depuis un an.
Mais les Palestiniens lui ont opposé une fin de non recevoir. Ils continuent de réclamer un arrêt complet des implantations, y compris à Jérusalem-Est (annexé en 1967), dont ils veulent faire la capitale de leur État, avant de retourner à la table des négociations.
Dans l'espoir de sortir de l'impasse, l'Autorité palestinienne de M. Abbas a l'intention de demander au Conseil de sécurité de l'ONU de reconnaître un État indépendant palestinien "dans les frontières de 1967", c'est-à-dire selon la ligne de démarcation qui prévalait avant la Guerre des Six jours remportée par les Israéliens en juin 1967.
Le Conseil central de l'OLP, qui chapeaute l'Autorité palestinienne de M. Abbas, doit se prononcer d'ici aujourd'hui sur la prolongation des mandats du président et du parlement palestinien, qui expirent le 24 janvier prochain.
Dans un discours d'ouverture, M. Abbas a réitéré son appel à la tenue d'élections générales mais sans avancer de date. "Avec l'aide de Dieu, il y aura des élections législatives, c'est ce que nous appelons de nos voeux, et c'est ce qui doit se produire en dépit des obstacles posés par le Hamas", a dit le président palestinien.
La commission électorale palestinienne a recommandé le report des élections législatives et présidentielle en raison de l'impossibilité de les organiser dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas. Ce dernier conteste la légitimité du président Abbas.
Le Hamas et l'Autorité palestinienne sont à couteaux tirés depuis que ce mouvement a pris le pouvoir par la force à Gaza en juin 2007.
Instaurée le 1er juillet 1994 pour une période transitoire, l'Autorité palestinienne est chapeautée en théorie par l'OLP qui est reconnue dans le monde comme l'"unique représentant légitime" du peuple palestinien.
AFP/VNA/CVN