L'objectif affiché des négociations est de limiter la hausse de la température moyenne à la surface de la terre à 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels.
Certains pays directement menacés - petites îles en tête - réclament un objectif plus ambitieux de 1,5 degré. Mais la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre que ces objectifs impliquent crée des tensions sur la répartition de l'effort.
Un texte de 7 pages - qui laisse de nombreuses questions cruciales ouvertes mais qui met en relief les points difficiles à dénouer - est depuis vendredi sur la table. Il émane du groupe de travail mis en place il y a 2 ans à Bali sous l'égide de la convention des Nations unies sur les changements climatiques, dirigé par le Maltais Michael Zammit Cutajar.
"Personne n'est d'accord avec le texte dans son ensemble mais la plupart des pays y trouvent quelque chose à leur goût et sont donc prêts à l'accepter comme une base de travail", résume Alden Meyer, directeur de l'Union of concerned scientists, un groupe de pression américain.
Pour Connie Hedegaard, présidente danoise de la conférence, qui réunissait dimanche 48 ministres de l'Environnement, l'avancée sur le texte au cours de la première semaine a été "fantastique". "Les discussions sur le coeur (de l'accord) ont vraiment commencé", a-t-elle expliqué samedi soir, avant d'ajouter : "Nous avons encore un travail colossal devant nous".
De fait, les points de désaccord sont nombreux. Les États-Unis, de retour au coeur de la diplomatie climat après 8 années d'immobilisme sous la présidence Bush, jugent inacceptable la terminologie utilisée "pourraient" et non "doivent") concernant les réductions d'émissions de gaz à effet de serre des grands pays émergents. Ils ont réclamé, par la voix de Todd Stern, envoyé spécial sur le climat, une nouvelle formulation sur ce point.
"Les États-Unis ont une obsession : la Chine", souligne Alden Meyer, qui suggère des discussions bilatérales entre les 2 pays pour éviter de prendre en otages les 191 pays représentés à Copenhague.
"Nous devons nous préparer à d'âpres échanges", estime Elliot Diringer, du Pew Center, un centre d'études américain. "Mais nous n'allons pas vers un fiasco", ajoute-t-il. "À ce jour, il apparaît que nous aurons plus, et non pas moins, que ce qu'on espérait".
Dimanche était aussi une journée de mobilisation des religions à l'appel de la campagne "350.org". Le prix Nobel de la paix Desmond Tutu devait participer à une célébration oecuménique dans le centre de Copenhague.
La police a adressé un message direct aux éventuels fauteurs de trouble, en interpellant samedi 968 personnes. Quatre personnes (2 Danois, un Français et un Allemand) ont été inculpées de violences contre les policiers.
AFP/VNA/CVN