Renfort en Afghanistan : la décision la plus difficile de Barack Obama

La décision d'envoyer 30.000 soldats américains en renfort en Afghanistan aura été jusqu'ici "la décision la plus difficile" du président Barack Obama depuis son arrivée à la Maison Blanche, a-t-il reconnu dans un entretien diffusé le 13 décembre par la chaîne américaine CBS.

Il s'agissait de la première interview de M. Obama depuis qu'il a dévoilé sa nouvelle stratégie pour l'Afghanistan lors d'un discours à la prestigieuse Académie militaire de West Point le 1er décembre.

"Il n'y a pas d'autre discours que j'ai prononcé qui m'ait à ce point pris aux tripes", a expliqué le président en évoquant ce discours adressé à des Américains de plus en plus hostiles à la guerre.

Interrogé sur le fait de savoir si cette décision qui était très attendue avait été la plus ardue de sa jeune présidence, il a répondu : "Absolument".

"C'était probablement le discours le plus émouvant que j'aie fait. Parce que je regardais un groupe de cadets dont certains allaient être déployés en Afghanistan. Il se peut qu'il y en ait qui ne reviennent pas", a ajouté M. Obama.

M. Obama a également déclaré à l'émission "60 minutes" que l'expérience d'avoir assisté à des funérailles de soldats tombés en Irak et en Afghanistan l'avait profondément marqué. "Il n'y a rien de plus profond. Et j'ai la solennelle obligation en tant que chef des armées de prendre les bonnes décisions", a déclaré M. Obama.

Le président des États-Unis a mis en garde contre tout triomphalisme vis-à-vis de la guerre, une notion qui a prévalu durant l'administration de son prédécesseur George W. Bush.

"Il y avait une tendance à dire : +On peut le faire (...). Un exercice pour la gloire+ alors qu'en fait, c'est une tâche ardue", a souligné le président. Dans cet entretien, le président se défend aussi contre ceux qui critiquent son annonce d'un début de retrait à partir de juillet 2010.

Sans date limite, "le message que nous envoyons aux Afghans serait toujours le même, c'est-à-dire que nous nous engageons sans limite de temps et que tout est dans l'ordre des choses", a dit M. Obama.

Le président a en outre affirmé que les États-Unis auraient besoin de "davantage de coopération du Pakistan" pour lutter contre Al-Qaïda.

Les zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan, limitrophes de l'Afghanistan et échappant au pouvoir d'Islamabad, sont "l'épicentre de l'extrémisme violent visant l'Occident (...) et les États-Unis", a déclaré M. Obama.

D'ici décembre 2010, l'efficacité de l'envoi des renforts en Afghanistan devra être évaluée : "Si l'approche que nous avons recommandée ne marche pas, alors nous changerons de méthode", a-t-il également indiqué.

Plus de 400 soldats étrangers sont morts en Afghanistan cette année, la plupart des Américains, ce qui a fait de 2009 l'année la plus meurtrière pour les forces américaines après le début des interventions en 2001, selon le site icasualties.org.

Un contingent de 1.500 marines doit arriver dans la province du Sud de Helmand cette semaine, en tant que cohorte d'avant-garde qui doit préparer l'arrivée de milliers d'autres soldats.

AFP/VNA/CVN

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