Raul Castro a fustigé d'emblée l'accord militaire entre Washington et Bogota qui permet depuis fin octobre à l'armée américaine d'utiliser 7 de ses bases militaires pour la lutte contre le narcotrafic et la guérilla. Un accord ayant entraîné un gel des relations entre la Colombie et son voisin vénézuélien.
"L'établissement de bases militaires dans la région est l'expression d'une offensive hégémonique de la part du gouvernement américain et constitue un acte d'agression contre toute l'Amérique latine et les Caraïbes", a déclaré Raul Castro, 78 ans, devant ses homologues Hugo Chavez (Venezuela), Evo Mora-les (Bolivie) et Daniel Ortega (Nicaragua).
Citant en exemple la "réactivation de la 4e Flotte américaine" en 2008 dans la mer des Caraïbes, le général Castro a accusé Washington de "vouloir concrétiser sa doctrine politico-militaire d'occupation et de domination d'un territoire qu'il a toujours considéré comme son espace naturel".
Raul Castro a également accusé l'administration Obama, qui avait plaidé pour une "nouvelle ère" dans les relations avec l'Amérique latine, de soutenir un gouvernement "usurpateur" de droite au Honduras, issu selon lui d'une "farce électorale" après le coup d'État fin juin contre le président Manuel Zelaya.
Une ministre du gouvernement déchu du Honduras, qui avait adhéré en 2008 à l'Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques), assistait à ce sommet de 2 jours à l'instar de représentants de l'Équa- teur et de 3 États des Caraïbes (la Dominique, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda).
Fondée il y a 5 ans par Caracas et La Havane, l'Alba se veut une alliance économique "antilibérale" et compte réaliser en janvier sa première transaction commerciale avec le "sucre", future monnaie unique censée remplacer à terme le dollar dans les échanges entre pays membres.
Riche en pétrole, le Venezuela est la locomotive de l'Alba et procure un soutien économique essentiel à Cuba.
AFP/VNA/CVN