Les négociations climatiques butent sur des questions d'argent

Les négociations climatiques menées sous l'égide de l'ONU avancent lentement et butent toujours sur des questions d'argent pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement.

Un coup d'accélérateur doit être donné aux négociations, a averti Yvo de Boer, le plus haut responsable climat de l'ONU, à Bonn, au terme d'une nouvelle session de discussions destinées à préparer le Sommet de Copenhague en décembre.

Pendant 5 jours à Bonn, la semaine dernière, quelques 2.400 délégués de 180 pays ont essayé de se mettre d'accord sur une version allégée d'un avant-projet de texte de 200 pages qui sera présenté à Copenhague dans la perspective de l'après-Kyoto. "Quelques progrès ont été accomplis", a commenté Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques, mais "si nous continuons à ce rythme, nous n'allons pas y arriver".

Car le temps presse : il ne reste au total que 15 jours de discussions avant Copenhague, 2 autres réunions préparatoires étant prévues, l'une à Bangkok (du 28 septembre au 9 octobre) et l'autre à Barcelone (du 2 au 6 novembre).

Les divergences persistantes sur l'ampleur et la répartition des efforts à faire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont creusé la brèche entre pays riches et pays pauvres.

Pour les pays en développement ou émergents, la responsabilité historique du réchauffement climatique incombe aux pays industrialisés, États-Unis, Union euro- péenne (UE) et Japon en tête, qui ont donc une obligation morale de lutter contre le dérèglement climatique. "Il n'y a pas vraiment un très grand climat de confiance", commente Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat.

La méfiance est alimentée par des questions d'argent : "le fait qu'il n'y ait pas de propositions de financement sur la table empêche de progresser", fait remarquer José Romero, chef de la délégation helvétique. "Le point de blocage, c'est toujours le niveau et la source du soutien financier pour les pays pauvres", renchérit le Fonds mondial pour la nature (WWF). "Sans engagements de financement, il est impossible de bâtir un accord solide sur le climat. C'est comme demander à un patron de gérer une entreprise sans lui dire quel est son budget", souligne cette organisation.

Yvo de Boer déplore également ce manque de visibilité. "Nous avons besoin d'une indication claire concernant les moyens financiers et technologiques que les pays industrialisés sont prêts à mobiliser pour aider les pays à verdir leur croissance économique et s'adapter aux impacts du changement climatique", souligne-t-il.

L'Alliance des petits États insulaires (Aosis) et un groupe de pays les moins développés a estimé que les pays riches devraient mettre sur la table un montant équivalent à un pour cent de leur produit national brut (PNB) pour aider les pays pauvres, soit près de 300 milliards d'euros par an. "Jusqu'alors, seulement moins d'un milliard de dollars (700 millions d'euros) ont été débloqués pour des besoins urgents d'adaptation", s'est indignée Dessima Williams, qui préside l'Aosis. "L'impression générale est qu'à Copenhague, on n'aura pas l'accord complet et parfait", résume Brice Lalonde.

AFP/VNA/CVN

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