>>Crise boursière : les économies asiatiques mieux armées qu’en 1997 pour résister
L'indice vedette Dow Jones Industrial Average, en hausse jusqu'à vingt minutes avant la clôture, a finalement abandonné 1,29% au lendemain de sa pire séance en quatre ans. Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,44% et l'indice élargi S&P 500 1,35%.
Cette clôture en berne à Wall Street tranche avec l'optimisme affiché en Europe après la décision de la Banque centrale chinoise d'abaisser d'un quart de point de pourcentage, à 4,60%, le taux d'emprunt à un an qui sert de référence, ainsi que les réserves obligatoires des banques, autorisées à prêter davantage.
Les principales places boursières à la clôture le 25 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette dernière mesure équivaut à une injection massive de liquidités dans une économie dont la santé est cruciale aussi bien pour les constructeurs automobiles allemands et américains que les producteurs de minerai de fer australiens ou les fabricants français de lait en poudre.
Pour sa part, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a affirmé qu'il n'y avait aucune raison de faire baisser davantage le yuan, selon les médias officiels, alors que les dernières dévaluations avaient semé le trouble sur les marchés.
Les places boursières européennes ont bien réagi à ces annonces même si Shanghai a clôturé en baisse de 7,63% mardi 25 août, tandis que Tokyo a terminé la journée sur une baisse de près de 4%.
La Bourse de Paris a fini en forte hausse de 4,14%, Londres de 3,09%, Madrid de 3,68%, Francfort de 4,97% et Milan de près de 6%, tandis que l'Eurostoxx 50 a grimpé de 4,69%.
De son côté, l'euro effaçait une partie des gains enregistrés la veille après avoir fait office de valeur refuge, s'établissant à 1,1512 dollar mardi 25 août vers 20h30 GMT, contre 1,1606 dollar lundi vers 21h00 GMT.
"Les nerfs sont à vif après ce qui s'est passé hier" (lundi 24 août), a souligné Bill Lynch, chez Hinsdale Associates. "Il est toujours possible que la Réserve fédérale (américaine) rehausse ses taux (d'intérêt) en septembre", ce qui retirerait à l'économie américaine la béquille que représentent des taux proches de zéro en vigueur depuis la fin 2008, a-t-il rappelé. "Je ne crois pas que cela enverrait un bon signal, vu la volatilité que l'on voit dans le monde", a-t-il ajouté.
Les analystes prennent au sérieux le ralentissement économique en Chine, mais relativisent l'impact sur la reprise aux États-Unis et en Europe.
"Un ralentissement marqué de la Chine n'est pas du tout anodin ni potentiellement catastrophique", puisque cela n'amputerait, par le biais des échanges commerciaux, que de 0,4 point de pourcentage la croissance des PIB américain et européen, souligne Gilles Moec, chef économiste chez Bank of America-Merrill Lynch.
Le tableau économique ne cesse pourtant de s'assombrir en Chine, au fil d'indicateurs décevants.
La dévaluation soudaine du yuan il y a deux semaines - largement perçue comme un effort de Pékin pour doper la compétitivité de ses exportations – a renforcé la nervosité.
Un indice manufacturier de référence publié vendredi 21 août, tombé à son plus bas niveau en six ans en août, n'a rien fait pour calmer les esprits.
La grande question est désormais de savoir si les mesures prises par Pékin parviendront à restaurer la confiance.
Potentiel énorme malgré les fluctuations
Une faiblesse des données économiques, une chute des marchés d'actions et une dépréciation du yuan ont suscité dans le monde entier des inquiétudes sur l'avenir de l'économie chinoise, pourtant Michael Bloomberg ne semble pas inquiet.
Un investisseur regarde les cotations chez un agent de change de Qingdao, dans la province de Shandong, en Chine, le 25 août. |
M. Bloomberg, fondateur du groupe financier américain, Bloomberg LP, et ex-maire de New York, explique son optimisme par une raison peu commune : le nombre de visages souriants dans les villes de Chine.
"L'une des choses que je fais quand je suis dans une ville autre que New York [est de] voir si les personnes marchant dans la rue sourient". "On voit beaucoup de visages souriants là-bas. Il y a très peu de visages graves ou déprimés. La plupart des gens semblent heureux et optimistes. Ils expriment l'enthousiasme", a-t-il déclaré lors d'une interview la semaine dernière.
L'économie chinoise est toujours en croissance. Les progrès qu'elle a accomplis et la durée de sa croissance sont incroyables, et il est inévitable qu'il y ait des petites fluctuations, a-t-il dit.
L'économie chinoise a considérablement ralenti ces deux dernières années, à un rythme officiellement désigné comme "la nouvelle norme". Son taux de croissance annuel a baissé de 10% à 7%.
Mardi 25 août, la bourse de Chine a poursuivi son recul entamé depuis deux mois. Le principal indice boursier de Shanghai a encore cédé -7,63 % après avoir déjà reculé de -8,49 % lundi 24 août. Il a clôturé à 2 964,97 points, son plus bas niveau depuis le 15 décembre 2014.
AFP-Xinhua/VNA/CVN