>>L'OPEP renonce à influencer les prix du pétrole
Le cours du baril de référence, le "light sweet crude" (WTI), pour livraison en octobre a perdu 2,21 dollars à 38,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit la première fois depuis février 2009 qu'un contrat de référence termine une séance à moins de 40 dollars.
Le pétrole a terminé le 24 août sous la barre psychologique des 40 dollars à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Entamée début juillet, la rechute des cours pétroliers, et plus largement des matières premières, a été l'une des premières conséquences profondes de la débâcle des Bourses chinoises, qui gagne désormais les marchés d'actions, en forte baisse en Europe comme aux États-Unis.
Le marché pétrolier souffrirait de façon "énorme" si le ralentissement chinois se confirmait, juge Fred Lawrence, vice-président des affaires internationales et économiques à l'Independant Petroleum Association of America, une organisation de producteurs américains de pétrole et de gaz.
Entre juin 2014 et mars dernier, les cours pétroliers étaient passés de plus de 100 dollars le baril à New York à moins de 45 dollars, en partie à cause du maintien par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d'une production élevée malgré la baisse des prix.
Le marché s'est redressé en avril et s'est maintenu autour de 60 dollars le baril jusqu'en juin, avant de retomber. Cette rechute a largement accompagnée la débâcle des Bourses chinoises, la place shanghaïenne perdant plus de 30% pendant l'été et chutant encore de quelque 8,5% lundi 24 août.
Plus profondément, en dévaluant le yuan au mois d'août, la banque centrale chinoise a attisé les craintes d'un ralentissement majeur de l'économie, susceptible de peser sur la demande du deuxième consommateur mondial de pétrole après les États-Unis.
Matt Smith, du cabinet d'analyse ClipperData, évoquait un "cercle vicieux". "Les Bourses comme les marchés des matières premières sont mis à mal, car les craintes se nourrissent d'elles-mêmes et les baisses entraînent de nouvelles baisses", a-t-il souligné.
Les inquiétudes sur la Chine sont venues mettre à mal l'hypothèse optimiste, défendue par les observateurs pariant sur un rebond du marché, que le bas niveau des prix contribuerait à relancer la demande mondiale.
"L'ambiance est plutôt à la déprime, vu que tout le monde est en train d'abaisser ses prévisions pour l'an prochain et de repousser à 2017 la perspective d'une reprise", a reconnu M. Lawrence.