>>Grèce : Fitch relève d'un cran la note de la dette du pays
>>Grèce : après l'accord, réformes tous azimuts et élections en ligne de mire
La somme, composée de 3,2 milliards d'euros de principal et de 200 millions d'intérêts a été versée en début de matinée, ainsi que 7,16 milliards d'euros destinés à rembourser un prêt-relais accordé le mois dernier au pays par les mêmes créanciers, ce qui lui avait permis d'honorer un premier paiement à la BCE et de rembourser des arriérés dus au FMI.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras participe à un débat au parlement, le 14 août à Athènes. |
Le soir du 19 août, les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé le déblocage d'une première tranche de l'aide à la Grèce, d'un montant de 26 milliards d'euros, sur les 86 au total du plan d'aide, dont 23 immédiatement.
La somme se décompose en 10 milliards d'euros qui devront être placés sur un compte bloqué, destiné à renflouer les banques grecques. Les 13 autres milliards ont déjà été largement utilisés le 20 août. Le reste servira notamment le mois prochain, pour rembourser plus de 1,5 milliard d'euros dus au FMI en septembre, en quatre échéances.
Quant aux trois milliards restants, sur les 26, ils seront versés "avant fin novembre" a précisé le MES, au vu de l'état de mise en œuvre des réformes promises par Athènes en contrepartie de l'aide financière reçue.
L'accord sur le nouveau plan, conclu in extremis le 13 juillet entre Athènes et ses créanciers pour éviter une sortie du pays de l'euro, a soulagé les milieux financiers et donne une bouffée d'air à la Grèce, menacée d'asphyxie depuis l'arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza en janvier, et d'interminables discussions, stériles jusqu'alors, avec les créanciers.
L'agence de notation financière Fitch a relevé d'ailleurs d'un cran mardi 18 août la note à long terme de la dette de la Grèce, passant à "CCC" au lieu de "CC".
Mais en Grèce, le plan n'a été adopté la semaine dernière par le parlement que grâce aux voix de l'opposition, et au prix d'une fracture au sein de Syriza.
Trois députés sur 10 du parti de M. Tsipras ont voté contre ou se sont abstenus lors du vote de ce plan, qui, comme les précédents (d'un montant cumulé de 240 milliards d'euros), comprend des mesures d'austérité controversées en échange de l'argent.
Du coup, le gouvernement de coalition entre Syriza et son petit partenaire Anel ne semble plus pouvoir compter que sur une base de 119 députés sur 300, ce qui paraît ingérable, car l'opposition ne semble plus avoir l'intention de soutenir les votes demandés par M. Tsipras.
Le Premier ministre semble donc contraint de demander tôt ou tard au parlement un vote de confiance. S'il le perd, des élections doivent être organisées dans le mois qui suit. D'autres personnalités comme le ministre de la Santé, Panagiotis Kouroumplis, estiment de toute façon que, "même si le gouvernement obtient le vote de confiance, les élections sont la seule solution pour faire face au problème avec Syriza".