>>Coronavirus : le point sur la pandémie
Le président américain Joe Biden (gauche) et son conseiller médical Anthony Fauci aux Instituts nationaux de santé (NIH) de Bethesda (Maryland), le 11 février. |
"C'est terrible, c'est horrible", a réagi dimanche 21 février l'immunologue Anthony Fauci, conseiller de Joe Biden, à l'évocation de ce palier macabre.
"Nous n'avons rien connu de tel depuis plus de 100 ans, depuis la pandémie de 1918", a-t-il rappelé sur CNN. "C'est quelque chose qui restera dans l'histoire. Dans des décennies, les gens parleront encore de ce moment où tant de gens sont morts".
Selon les chiffres de l'Université Johns Hopkins qui fait référence, le décompte s'élevait à 498.786 morts lundi 22 février à 00h00 GMT.
Le premier mort du COVID-19 aux États-Unis avait été annoncé il y a un an, le 29 février 2020. Il s'était passé environ trois mois avant que le pays ne franchisse la barre des 100.000 morts.
Le seuil des 400.000 décès avait été dépassé en janvier, à la veille de l'investiture de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre l'épidémie la priorité absolue de son début de mandat.
"Tout ce chagrin..."
Pour illustrer ce cap du demi-million de décès, le New York Times a choisi, en une, une infographie : une large colonne verticale où chaque petit point représente un Américain mort. Le bas de la colonne, qui représente les décès de ces derniers mois, est presque uniformément noir.
"500.000! C'est près de 70.000 de plus que tous les Américains morts pendant la Seconde Guerre mondiale, sur une période de quatre ans", avait souligné vendredi 19 février Joe Biden. "Tout ce chagrin... toute cette peine... toute cette douleur..."
Mais lors de son allocution dans une usine de vaccins Pfizer, à Kalamazoo dans le Michigan, le 46e président des États-Unis a aussi souligné combien le rythme actuel des vaccinations était porteur d'espoir.
Doris Norman reçoit une dose d'un vaccin contre le COVID-19 à Central Falls, dans l'État de Rhode Island. |
Avec une moyenne de 1,7 million d'injections quotidiennes, qui devrait encore augmenter dans les semaines à venir, il s'est dit confiant dans la capacité d'atteindre 600 millions de doses (de quoi vacciner l'ensemble de la population) disponibles d'ici fin juillet.
Au total, plus de 61 millions de personnes ont pour le moment reçu l'un des deux vaccins autorisés aux États-Unis (Pfizer/BioNTech et Moderna), dont 18 millions ont eu les deux injections requises.
Autre signe encourageant : après un pic de l'épidémie en janvier, la moyenne hebdomadaire des morts et celle des nouveaux cas sont nettement en baisse, selon les données du COVID Tracking Project.
"On espère que cette fois c'est la bonne !"
La vague de froid polaire et les tempêtes de neige qui frappent le pays depuis plus d'une semaine ont néanmoins ralenti la campagne de vaccination. La distribution de 6 millions de doses a été retardée et les 50 États américains sont impactés par ces retards dus aux intempéries, a détaillé vendredi 19 février Andy Slavitt, conseiller de la Maison Blanche pour la lutte contre le coronavirus.
Ailleurs dans le monde, où plus de 205 millions de doses de vaccins anti-COVID ont été administrées, les gouvernements comptent aussi sur les injections pour faire reculer la pandémie.
En Australie, la campagne de vaccinations est entrée lundi 22 février dans le vif du sujet : quelque 60.000 doses sont prêtes à être injectées cette semaine, auprès des personnels soignants, des policiers, employés d'hôtels de quarantaine ou résidents de foyers pour personnes âgées.
Ce lancement a toutefois été assombri par les manifestations anti-vaccins tenues dans certaines grandes villes australiennes et par les réactions hostiles exprimées par certains spectateurs de la finale hommes de l'Open de tennis dimanche 21 février.
Quelque 20.000 doses de Spoutnik V - destinées aux équipes médicales- sont par ailleurs arrivées dimanche 21 février dans l'enclave palestinienne de Gaza en provenance des Émirats arabes unis et via la frontière égyptienne.
En Israël, le pays le plus en avance en matière de vaccination, les centres commerciaux et les commerces de rue ont été rouverts dimanche 21 février pour l'ensemble de la population, dans le cadre du troisième déconfinement depuis le début de la pandémie.
"On espère que cette fois c'est la bonne !", déclare Mordehai Nazarian, 34 ans, qui a ouvert son magasin de chaussures à Tel-Aviv, après plusieurs mois de fermeture. "On attend que les gens arrivent, on ne demande qu'à les servir", dit l'homme énergique, heureux de reprendre le travail.
En Europe, l'Allemagne - partiellement confinée depuis novembre - a en revanche appelé à la prudence après une hausse des infections, au moment où les écoles rouvrent lundi 22 février.
"Nous constatons que les chiffres augmentent à nouveau. C'est ennuyeux et cela crée une certaine incertitude. Par conséquent, nous devons continuer à être prudents, à tester et vacciner", a exhorté le ministre de la Santé, Jens Spahn.
En Italie, ce sont les variants et les attroupements du week-end, favorisés par une météo particulièrement clémente, qui inquiètent.
"Je suis inquiet évidemment. Le regain des contagions est due en grande partie au variant anglais", a estimé Massimo Galli, l'un des plus éminents virologues italiens, dans un entretien publié dimanche par le quotidien romain Il Messaggero. "Toutes les données vont dans la direction de l'augmentation des nouveaux cas".
La pandémie a fait plus de 2,46 millions de morts dans le monde depuis fin décembre, sur plus de 111 millions de contaminations confirmées, selon un bilan établi par l'AFP dimanche 21 février en milieu de journée.
AFP/VNA/CVN