Les discussions se poursuivent avec la droite et les syndicats au Portugal

Les discussions sur le plan d'aide financière au Portugal, menées depuis le 18 avril par la mission internationale UE-BCE-FMI, se sont poursuivies le 19 avril lors de rencontres avec l'opposition de droite et les principales confédérations syndicales.

Dans la matinée, les représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) ont rencontré des responsables de la principale force d'opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit), puis du parti minoritaire de droite CDS. À l'issue de ces réunions, les négociateurs de la "troïka" UE-BCE-FMI n'ont pas souhaité s'exprimer sur le contenu des discussions. "Je serai très heureux de répondre à toutes vos questions quand tout sera terminé", a tout juste déclaré le Danois Poul Thomsen, représentant du FMI.

"Ce n'est qu'à partir de la semaine prochaine que la troïka soumettra au gouvernement et aux partis des mesures plus concrètes à inclure dans le programme d'ajustement macroéconomique", contrepartie d'un plan de sauvetage pour l'instant estimé à 80 milliards d'euros, a expliqué le président du PSD, Pedro Passos Coelho. "Le PSD ne fera pas obstacle à l'aide financière, dans la mesure où le pays en a désespérément besoin", a-t-il déclaré à la radio TSF.

Le leader du CDS, Paulo Portas, a pour sa part défendu "un programme qui permette la croissance économique" et qui ne remette pas en cause "le soutien aux personnes âgées aux pensions les plus basses".

Opposés au plan de sauvetage demandé par le gouvernement socialiste démissionnaire, dans le sillage de la Grèce et l'Irlande l'an dernier, les partis de la gauche antilibérale ont refusé de rencontrer les membres de la troïka.

L'UE comme le FMI se sont dits prêts à aider le Portugal, à condition que Lisbonne adopte d'ici la mi-mai un programme d'austérité qui engage les principaux partis politiques au-delà des élections législatives anticipées du 5 juin, provoquées par la démission du Premier ministre José Socrates.

Ce plan devra être assorti de mesures d'austérité "ambitieuses" et d'une politique "de croissance et de compétitivité" alliant réformes structurelles et privatisations, ont déjà prévenu les dirigeants européens.

Le 19 avril dans l’après-midi, les négociateurs de l'UE et du FMI se sont réunis avec les représentants des deux principales confédérations syndicales, qui ont exprimé leur inquiétude concernant le coût social du futur programme d'austérité, évoquant une éventuelle réforme du code du travail et des allocations chômage. "Nous négocions avec des organisations internationales qui arrivent avec un projet extrêmement dur", a affirmé le secrétaire général de l'UGT, Joao Proença. "Il doit y avoir une préoccupation très grande pour éviter des ruptures sociales", a également fait valoir Manuel Carvalho da Silva, dirigeant de la CGTP, qui s'opposera "de façon claire et sans équivoque à des mesures qui représentent une succession de programmes d'austérité".

AFP/VNA/CVN

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