Les chefs d'États et de gouvernement des 27 pays de l'UE se sont retrouvés tous ensemble à partir de midi (11h00 GMT).
De premières réunions préparatoires ont eu lieu dans la matinée pour affiner la réponse, notamment une rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel, qui est à la manoeuvre pour sauver la Grèce de la faillite, le président de l'UE, Hermann Van Rompuy, le président français Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre grec Georges Papandréou.
En échange du soutien des Européens, dont les détails financiers ne devraient être finalisés qu'en début de semaine prochaine, la France et l'Allemagne ont toutefois posé à la Grèce "des exigences bien supérieures à celles que la la Commission européenne a annoncé" en termes de réduction des déficits, selon une source diplomatique européenne.
Les Européens tentent de se mettre d'accord sur un message commun pour dire qu'ils sont prêts à soutenir la Grèce, qui croule sous les déficits.
Il s'agit de rassurer les marchés sur la capacité d'Athènes à rembourser ses emprunts, et d'éviter une contagion d'autres pays, à commencer par l'Espagne et le Portugal, dont les finances publiques inquiètent aussi fortement. "Il faut soutenir la Grèce, c'est clair. Et c'est l'Europe et l'Eurogroupe (le forum des ministres des Finances de la zone euro, ndlr) qui vont le faire", a déclaré le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, qui assure la présidence tournante de l'UE.
L'Allemagne et la France, les 2 principales économies de la zone euro, ont pris les devants. Paris et Berlin "souhaitent que cela puisse déboucher à Bruxelles sur un plan commun" de soutien à la Grèce, a indiqué mercredi soir une source diplomatique française à Paris. Mais "il n'est pas sûr que nous puissions aboutir le 11 février à un plan technique" de mesures, a poursuivi cette source.
Cette initiative franco-allemande rencontre un écho positif chez les autres pays. "Ce n'est pas une mauvaise chose", a indiqué une source gouvernementale européenne, estimant que "l'initiative d'États membres avec un appui politique est l'une des seules voies possibles".
Dans le détail, la France et l'Allemagne semblent privilégier l'idée de prêts bilatéraux à la Grèce. Mais cette idée ne fait pas l'unanimité.
Les dirigeants socialistes européens, parmi lesquels le Premier ministre grec Georges Papandréou, ont rejeté mercredi soir l'idée d'aides apportées individuellement par "certains des pays les plus riches" de la zone euro, et réclamé un soutien solidaire en bloc de l'ensemble des États en faisant partie. "Sans solidarité, si nous essayons de bâtir des solutions seulement sur une base bilatérale au sein de la zone euro, nous prenons le risque de voir la Grèce subir de nouvelles pressions des marchés", a mis en garde le président du Parti socialiste européen, Poul Nyrup Rasmussen.
Un recours à l'aide financière du Fonds monétaire international (FMI) a en revanche été écarté par un certain nombre de dirigeants européens.
La crise grecque apporte un caractère d'urgence à un autre sujet de discussion du sommet du 11 février : l'ébauche d'un "gouvernement économique" européen pour mieux coordonner les politiques nationales.
AFP/VNA/CVN
(12/02/2010)