Scrutin crucial en Catalogne dimanche 27 septembre. Les bureaux de vote ont ouvert ce matin et les électeurs sont appelés à se prononcer sur le projet des indépendantistes, décidés à se séparer de l'Espagne en 2017 au plus tard. La principale liste indépendantiste, Junts pel si (Ensemble pour le oui), dont la figure de proue est le président catalan sortant Artur Mas, veut lancer le processus de sécession si elle obtient, avec l'autre liste indépendantiste de la CUP (extrême gauche), la majorité absolue au Parlement régional.
Des supporteurs du «oui» lors d'un meeting le 25 septembre 2015 à Barcelone. |
68 sièges sur 135Les quelque 2 700 bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 20 heures et les premières estimations de participation seront disponibles à partir de 14 heures. Selon les sondages, les deux listes indépendantistes pourraient obtenir la majorité de sièges (68 sièges sur 135).
Les partisans du «non» à l'indépendance, dont les listes se présentent en ordre dispersé, seront très attentifs au taux de participation, car il pourrait indiquer une mobilisation de leur camp, celui des indépendantistes étant déjà extrêmement mobilisé.Faire barrage aux indépendantistesLe président du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, n'a cessé durant la campagne d'appeler les électeurs du « non » - «la majorité silencieuse » - à voter pour faire barrage aux indépendantistes. «Qu'ils ne décident pas à votre place », a-t-il encore clamé vendredi soir 25 septembre à Barcelone.
Il a reçu le soutien de Barack Obama aux États-Unis, et en Europe de l'Allemande Angela Merkel et du Britannique David Cameron, face aux risques de déstabilisation posés par le projet indépendantiste pour la quatrième économie de la zone euro.Bataille de drapeauxSur le papier, il ne s'agit que d'un scrutin visant à renouveler le Parlement et l'exécutif régional, dirigé depuis 2010 par Artur Mas (centre droit). Mais dimanche, dans une Barcelone aux balcons parsemés de drapeaux des deux camps - bandes horizontales rouges et jaunes assorties d'un triangle latéral bleu pour les indépendantistes - les kiosques vendaient des journaux aux titres évocateurs : «L'avenir de la Catalogne en jeu », annonçait le journal catalan La Vanguardia, tandis qu'El Periodico estimait que la région était « à la croisée des chemins ».
«Seny», affichait le conservateur ABC, utilisant un terme résumant l'esprit de bon sens des Catalans. Le journal El País (gauche) estimait qu'il s'agit d'«élections régionales historiques ».