Bousculade à La Mecque
L'Arabie saoudite sous le feu des critiques

L'Arabie saoudite a été vivement critiquée le 25 septembre pour son organisation jugée défaillante du pèlerinage de La Mecque, après la bousculade qui a fait plus de 700 morts parmi les fidèles musulmans.

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Les autorités saoudiennes ont promis une enquête "rapide et transparente", à laquelle l'Iran, durement touché par la tragédie avec 131 morts, a exigé d'être associé. Le roi Salmane a ordonné "un réexamen" de l'organisation du pèlerinage (hajj), l'un des plus grands rassemblements religieux annuels dans le monde, qui se termine le 26 septembre et auxquels quelque deux millions de personnes prennent part cette année.

Le roi Salmane donne un discours le 24 septembre au palais royal à Ryad.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le 11 septembre, l'effondrement d'une grue sur la Grande mosquée à La Mecque avait déjà fait 109 morts et quelque 400 blessés parmi les fidèles qui commençaient à se rassembler avant le hajj.

À Mina, non loin de La Mecque, la foule était moins compacte vendredi pour la suite du rituel de la lapidation de Satan que la veille. Jeudi, au moins 717 personnes sont décédées et 863 ont été blessées dans le drame le plus meurtrier qui ait endeuillé le pèlerinage depuis 25 ans.

Soucieux de terminer le pèlerinage malgré tout, des fidèles s'adonnaient au rituel qui consiste à jeter des cailloux en direction de trois stèles, symbolisant Satan selon la tradition musulmane.

"Il n'y a pas de problème sur le site des stèles. Un bon système a été mis en place pour faciliter le mouvement" des pèlerins, expliquait Ahmed Awadh, un Égyptien. Un Syrien, Abdel Aziz, était plus fataliste : "Je m'en remets à Dieu. Je n'ai pas peur".

"C'est mieux organisé et il y a plus de contrôles" sur le site, a confirmé Aminu Abubakar, un reporter nigérian de l'AFP effectuant le pèlerinage et qui a survécu au drame pour avoir été en tête de la procession.

Certains pèlerins critiquaient toutefois la mauvaise gestion des déplacements des pèlerins rassemblés à Mina, une cité de tentes blanches. "L'Arabie saoudite dépense beaucoup d'argent pour le hajj mais l'organisation est défaillante", déclarait Ahmed, un autre pèlerin égyptien.

Des images vidéo diffusées le 24 septembre ont montré de nombreux corps inertes jonchant le sol ainsi que des affaires personnelles éparpillées. "Les gens trébuchaient, tombaient, tentaient de se relever (...) et mouraient devant nos yeux", a témoigné Zaid Bayat, un homme d'affaires sud-africain, cité par l'agence de presse panafricaine ANA.

Des pélerins le 25 septembre à Mina, près de La Mecque.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Négligences"

Pays étranger le plus touché par le drame, selon un décompte encore partiel et provisoire puisque Ryad n'a pas encore fourni de chiffres des victimes par nationalité, l'Iran a vivement mis en cause l'Arabie saoudite, son rival régional, et dénoncé des failles dans la sécurité.

À New York où il doit participer à l'Assemblée générale de l'ONU, le président iranien Hassan Rohani a ainsi demandé au "gouvernement saoudien d'accepter ses responsabilités". Le premier vice-président iranien, Es-hagh Jahanguiri, a estimé que "des pays comme l'Iran, qui ont beaucoup souffert, doivent avoir leurs représentants dans l'enquête". "Il n'y a aucun doute sur la mauvaise gestion et le manque d'expérience des responsables (du hajj)".

Alors que le chargé d'affaires saoudien à Téhéran a été convoqué pour la seconde fois en deux jours au ministère iranien des Affaires étrangères, une manifestation a eu lieu après la prière du 25 septembre dans la capitale iranienne pour dénoncer un "régime malveillant et incompétent" selon un communiqué d'un Conseil qui organise les manifestations officielles.

En Turquie, un dirigeant du parti islamo-conservateur, au pouvoir à Ankara, a dénoncé "les négligences" des Saoudiens et proposé que son pays organise le hajj car "les lieux saints de l'Islam appartiennent à tous les musulmans". Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris la défense de Ryad en se dissociant des "déclarations hostiles à l'Arabie saoudite".

Dans un communiqué, le président nigérian Muhammadu Buhari, dont le pays déplore trois morts, a "exhorté le roi Salmane à s'assurer qu'une enquête minutieuse et approfondie identifiera d'éventuelles carences dans l'organisation du hajj (...)".

En recevant vendredi les chefs des délégations officielles des pays islamiques au hajj, le souverain saoudien a, lors d'une allocution télévisée, passé sous silence la bousculade de Mina tout en soulignant son souci d'assurer "la sécurité des pèlerins".

Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens. Près de deux millions de fidèles, dont 1,4 million venus de l'étranger, y participent cette année.

AFP/VNA/CVN

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