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"La frontière a été débloquée à 17h00 heure locale (15h00 GMT). Tous les véhicules, quelles que soient leurs plaques d'immatriculation, peuvent entrer en Croatie", a annoncé le ministère de l'Intérieur à Zagreb.
Un migrant habille son enfant d'une veste pour le réchauffer en attendant de franchir la frontière entre la Croatie et la Serbie, le 25 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Devenue un pays de transit majeur dans les Balkans depuis la fermeture par Budapest de la frontière serbo-hongroise aux migrants, la Croatie avait fermé cette semaine sa frontière aux véhicules serbes afin de protester contre le flux de migrants arrivant de Serbie.
Face à l'ampleur de la crise entre ces deux pays, Bruxelles avait sommé le 25 septembre Zagreb d'apporter "d'urgence des éclaircissements", poussant la Croatie à lâcher du lest.
Le commissaire à l'Élargissement de l'UE, Johannes Hahn, avait lui aussi appelé Zagreb à revoir sa position, soulignant lors d'une visite à Belgrade, que l'Europe avait besoin de "stabilité" dans les Balkans face à la crise migratoire.
Deux jours après un sommet européen exceptionnel sur cette crise, où les Vingt-huit sont convenus de renforcer les frontières extérieures de l'UE et l'aide humanitaire à leurs voisins, le flux de réfugiés cherchant à gagner l'ouest de l'Europe via les Balkans reste important.
Zagreb a indiqué avoir comptabilisé 8.500 nouvelles arrivées de migrants le 24 septembre, ce qui porte à 55.000 le nombre de personnes qui ont transité par le pays depuis la fermeture serbo-hongroise le 15 septembre.
La quasi-totalité des migrants arrivant en Croatie passent ensuite en Hongrie, avant de rejoindre, par un corridor de facto, la frontière autrichienne et de là, l'Allemagne.
Empêcher que les gens passent
Des migrants et réfugiés attendent pour franchir la frontière entre la Croatie et la Serbie, le 24 septembre. |
Tenant d'une ligne dure, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d'ores et déjà fait installer des barbelés sur 41 km de sa frontière avec la Croatie, et a annoncé le 25 septembre vouloir la fermer bientôt hermétiquement aux réfugiés.
"La mise en place d'une protection de la frontière avec la Serbie a rempli nos objectifs. Il est de notre devoir d'en faire autant à la frontière avec la Croatie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Vienne, où il a rencontré le chancelier autrichien Werner Faymann.
Inflexion sur la forme à défaut du fond : M. Orban a précisé vouloir recueillir, au préalable, l'appui d'un maximum de partenaires internationaux.
Il entend notamment rencontrer le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à New York la semaine prochaine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, et se rendre "dans d'autres pays".
"L'expérience avec la frontière serbe montre que nous devons obtenir des soutiens avant de fermer la frontière", a-t-il reconnu.
Cette fermeture avait été vivement critiquée par plusieurs pays, et les images de centaines de migrants bloqués par les barbelés avaient fait le tour du monde.
AFP/VNA/CVN