Les Arabes insistent à l'ONU pour obtenir des enquêtes sur le conflit de Gaza

Les pays arabes et non alignés ont demandé le 4 novembre à l'ONU de soutenir leur demande qu'Israël et les Palestiniens ouvrent des enquêtes sérieuses sur les violations du droit international commises lors du conflit de Gaza l'hiver dernier.

Le groupe arabe, soutenu par les non-alignés, a déposé à cette fin un projet de résolution à l'Assemblée générale qui doit venir au vote à l'issue d'un débat, où au moins 43 orateurs devaient s'exprimer.

Selon plusieurs diplomates, le vote ne devait pas avoir lieu avant hier, des négociations étant en cours entre Arabes et Européens sur certains passages du texte. Celui-ci est basé sur les conclusions controversées du rapport du juge sud-africain Richard Goldstone, qui accuse Israël et les Palestiniens de "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l'humanité" lors de l'offensive militaire israélienne à Gaza en décembre-janvier.

Ce rapport recommande la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye si Israël et le mouvement Hamas, qui contrôle Gaza, n'effectuent pas dans les 6 mois des enquêtes crédibles sur la manière dont le conflit a été mené.

L'adoption de la résolution, à la majorité absolue des votants à l'Assemblée qui compte 192 États membres, ne fait guère de doute.

Mais selon des diplomates, le groupe arabe, souhaitant le plus large soutien possible, tente d'obtenir un vote positif plutôt qu'une abstention, de la part des Européens.

Or ceux-ci refusent que la résolution "approuve" le rapport Goldstone, qu'ils estiment déséquilibré en défaveur d'Israël, préférant qu'elle en "prenne note".

Ils s'opposent aussi à un passage exprimant la volonté de l'Assemblée de faire le point au bout de 3 mois sur l'application de la résolution, "en se réservant la possibilité de saisir d'autres organes pertinents de l'ONU, dont le Conseil de sécurité".

Pour des raisons variées, ni les Européens, ni les États-Unis, ni la Russie ne sont en effet favorables à une action du Conseil de sécurité sur cette question.

Pour l'essentiel, le projet de résolution demande à Israël et aux Palestiniens d'ouvrir dans les 3 mois des enquêtes "indépendantes, crédibles et conformes aux critères internationaux" sur les "graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dont fait état le rapport" Goldstone.

Les résolutions de l'Assemblée générale n'ont pas le caractère contraignant de celles du Conseil de sécurité mais n'en ont pas moins un poids moral, car elles représentent les vues de la majorité des États du monde.

Au nom des non-alignés, l'ambassadeur égyptien Maged Abdelaziz a estimé "impératif que l'Assemblée générale démontre sans équivoque son engagement pour les droits de l'homme et la protection des civils tant du côté palestinien que du côté israélien", en votant la résolution.

L'Assemblée générale de l'ONU a ouvert le 4 novembre les débats sur le rapport qui accuse Israël et les militants du Hamas de crimes de guerre pendant les 3 semaines de combat dans la bande de Gaza en décembre et janvier derniers.

AFP/VNA/CVN

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