"Hanoi compte une quarantaine de groupes de production de films qui chacun regroupe entre deux et 11 personnes, la moyenne oscillant entre cinq et sept membres", selon Mai Nhu Ngoc, membre du groupe 57 Bananas, rédactrice d'un journal en ligne, et qui fait en ce moment des études cinématographiques. À Hô Chi Minh-Ville, les groupes de ce type sont "innombrables", d'après Hông Anh, comédienne et directrice de la société Blue Productions. "Les jeunes réalisateurs de courts-métrages de la mégapole du Sud travaillent individuellement, selon différents projets", explique-t-elle.
La société Blue Productions organise le projet de production de courts-métrages baptisé "89.600 km+" (la longueur totale des voies de communication vietnamiennes : routes ferroviaires-2.600km, routes nationales-17.300km, routes provinciales-27.700km et voies fluviales-42.000km). Le projet accueille toutes les idées, histoires, rêves qu'inspirent les 89.600 km de voies vietnamiennes. Un mois après le lancement du projet, Hông Anh et ses collaborateurs ont reçu plus de 30 scénarios. Blue Productions en a choisi cinq, lesquels bénéficie chacun de 30 millions de dôngs pour être portés à l'écran. Cette enveloppe doit permettre de financer les coûts de production et l'achat/location des équipements nécessaires à la réalisation.
Parmi les cinq projets sélectionnés par Blue Production, Un dimanche comme les autres du trio Truong Minh Quy, 21 ans, réalisateur, Nguyên Thi Da Thuong, réalisatrice adjointe, et Van Quy Ngoc Ai, productrice, est très apprécié. Les jeunes auteurs du projet se montrent très professionnels. Leur travail soigné se reflète dans le contenu de leur film, la présentation sommaire du scénario, les informations données sur les équipes de réalisation du film et les droits des sponsors participant au projet. Avant le tournage du film, le 20 juin dernier, le projet a reçu plus de la moitié de la somme nécessaire pour la production. Ces investissements proviennent des sociétés dont certaines ne concernent pas beaucoup le cinéma. Un détail important, Hông Anh, comédienne de nombreux longs métrages primés, a accepté de jouer un rôle dans Un dimanche comme les autres.
Parmi ces jeunes réalisateurs de courts-métrages, il y a non seulement des étudiants des écoles de cinématographie, mais aussi des lycéens qui cherchent à faire des films avec leur caméra ou leur appareil photo numérique. Ils publient eux-mêmes leurs productions sur YouTube, le plus grand site de vidéos en ligne.
Un tremplin vers les sommets ?
"2010 a été une année importante pour le court-métrage vietnamien, jetant un fondement pour l'essor de ce genre cinématographique", d'après Vu Manh Cuong, président d'Yxineff (abréviation d'Yxine Film Fest), avec notamment le 1er Festival en ligne du court-métrage réservé aux Vietnamiens de par le monde, professionnels du septième art ou simples amateurs. Plusieurs événements cinématographiques concernant le court-métrage ont été organisés l'an passé. Outre YxineFF, d'autres événements comme le concours de 48 heures ou le festival du film Ong vàng (Poliste) ont donné aux passionnés du cinéma la possibilité d'échanger et de partager leur passion. D'autre part, le programme Doclab de l'Institut Goethe, le camp de créations Varan et les cours au Centre d'assistance des talents du cinéma TPD sont très hétéroclites, ciblant tous les réalisateurs de courts-métrages.
Les courts métrages sont un moyen efficace d'exprimer les réflexions des jeunes et de dépeindre la société. Parmi les diverses manières d'exprimer l'émotion et le point de vue sur la vie, le court-métrage est hautement apprécié car en plus d'être bien raccordé au développement des technologies numériques, c'est aussi un court chemin pour devenir réalisateur.