Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à son niveau le plus bas en trois ans, selon le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail publié le 3 février. |
Le taux de chômage a reculé de 0,2 point par rapport à décembre et s'est établi à 8,3%, revenant à son niveau de février 2009, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail. En baisse pour le cinquième mois de suite, le chômage a reculé de 0,8 point depuis août. Selon les chiffres du ministère, les États-Unis ont créé 243.000 emplois net en janvier, soit 20% de plus qu'en décembre. Cela correspond aux embauches mensuelles les plus fortes depuis avril.
Le rapport sur l'emploi a pris à revers les prévisions des analystes, qui tablaient sur un taux de chômage stable et un net ralentissement des embauches, dont la force avait déjà surpris le mois précédent. Au lieu de cela, s'esquisse une tendance d'accélération des embauches. En moyenne sur novembre, décembre et janvier, le pays a créé officiellement 201.000 emplois chaque mois, contre 152.000 créations d'emplois mensuelles en moyenne pour 2011.
Pour Nigel Gault, économiste du cabinet IHS Global Insight, "les chiffres témoignent d'une accélération généralisée de l'emploi". À l'exception du secteur public, et, dans le privé, de ceux de l'information et de la finance, tous les secteurs d'activité apparaissent avoir contribué à créer des emplois.
Querelles sur la reprise
M. Obama a dit voir dans ces chiffres la preuve que "l'économie est en train de se renforcer". Tout en reconnaissant que la crise est loin d'être terminée, la Maison Blanche estime que cela montre la nécessité de poursuivre des efforts de relance budgétaire ciblés.
Mitt Romney, probable candidat républicain à la présidentielle du 6 novembre, s'est réjoui de la baisse du chômage mais a estimé que les chiffres de l'emploi "ne pouvaient pas occulter le fait que la politique du président Obama a empêché une véritable reprise économique".
Alors que la plupart des économistes tablent sur un ralentissement de la hausse du PIB américain au premier trimestre, les indices des directeurs des achats publiés les 1er et 3 février par l'institut ISM laissent penser que la croissance économique a continué de se renforcer en janvier par rapport au dernier trimestre de 2011, où elle a atteint officiellement 2,8%.
L'amélioration du marché de l'emploi doit être nuancée. Le taux de chômage officiel a plafonné à 10% en octobre 2009. Les chiffres du ministère montrent que près de la moitié de la baisse du chômage depuis cette date résulte d'une baisse de la population active, liée pour bonne part au fait qu'en sont exclus les chômeurs découragés, qui ont cessé de chercher un emploi.
Néanmoins, en janvier, la population active a augmenté après deux mois de baisse : le recul du chômage ce mois-là a résulté uniquement de la force des embauches. Pour Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, "la reprise sans emplois" ainsi qu'on a pu qualifier le début de sortie de crise des États-Unis, "n'est plus, de toute évidence, sans emplois".
AFP/VNA/CVN