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Staffan de Mistura a conclu cette semaine en admettant que le fossé restait "important" entre les deux parties, mais s'est félicité que "les discussions continuent" et a annoncé leur reprise après le week end.
Arrivée de l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura (centre), le 17 mars au siège de l'ONU à Genève pour les négociations sur la Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lors de sa conférence de presse finale vendredi 18 mars, le diplomate italo-suédois a exhorté les représentants du régime, accusés par l'opposition de traîner les pieds, à entrer davantage dans le coeur du sujet.
"J'espère que la semaine prochaine nous aurons leur vision détaillée de la façon dont ils envisagent la transition politique", a déclaré M. de Mistura. "Je leur ai clairement dit qu'il ne fallait pas éviter les questions de fond", a ajouté le diplomate.
La délégation de Damas, menée par l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar al-Jaafari, a indiqué avoir soumis au médiateur de l'ONU des "principes fondamentaux" pour "faciliter une solution politique en Syrie". Selon une source proche de la délégation, ces "principes" sont notamment la lutte contre le terrorisme, le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté syrienne.
"Les principes sont nécessaires", a répondu M. De Mistura, mais "je pousse pour avoir un document détaillé sur la transition politique". "L'opposition est allée plus en profondeur, j'ai reçu de leur part un document substantiel", s'est-il félicité.
Longtemps critiqué sur ses divisions, son organisation chaotique et sa légitimité, le HCN, composé de politiques et de représentants des groupes armés, se pose désormais en "partenaire sérieux" dans les discussions.
"Nous sommes clairement engagés dans la recherche d'une transition politique. Nous avons présenté des documents détaillés, et nous pressons le régime de faire de même et de jouer le jeu", a déclaré une représentante du HCN, Bassma Kodmani.
Les pourparlers indirects de Genève, prévus pour se dérouler en trois sessions, visent à aboutir à la mise en place d'un organe de transition dans six mois, la rédaction d'une nouvelle constitution et la tenue d'élections législatives et présidentielle dans 18 mois.
Mais les interprétations de ce que doit être l'organe de transition (un gouvernement élargi selon le régime, un organe ayant les pleins pouvoirs et où le président Bachar al-Assad n'aurait aucun rôle selon l'opposition), constituent l'un des principaux points de blocage.
Raids sur Palmyre et Raqa
Staffan de Mistura a également réclamé au régime de Damas des gestes en faveur de la libération de prisonniers. "C'est une question cruciale", a-t-il dit. Des dizaines de milliers de personnes, voire des centaines selon l'opposition, sont détenues dans les geôles du régime.
L'ONU demande aussi aux groupes rebelles la libération des personnes kidnappées ou disparues, mais "le nombre de détenus par le régime est beaucoup plus important", selon M. de Mistura
Sur le terrain, la trêve entrée en vigueur le 27 février continue globalement à tenir. Toutefois, la Russie, qui a entamé cette semaine un retrait partiel de son contingent militaire, continue à pilonner Palmyre (centre), la cité antique aux mains des jihadistes de l'État islamique (EI), au rythme de "20 à 25 raids aériens par jour", selon Moscou. De son côté, l'EI a affirmé dans une vidéo avoir tué mercredi 16 mars et jeudi 17 mars cinq soldats russes "autour de Palmyre", qu'elle a conquis en mai 2015.
Par ailleurs, au moins 16 civils, dont huit enfants, ont été tués vendredi 18 mars dans des frappes aériennes menées par des avions non identifiés sur la ville de Raqa, fief de l'EI dans le Nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
AFP/VNA/CVN