Migrants
Position commune de l'UE avant une négociation finale avec Ankara

Après de laborieuses tractations à Bruxelles, les dirigeants de l'UE ont trouvé dans la nuit une "position commune", qu'ils doivent présenter le 18 mars à la Turquie afin de sceller un accord censé stopper l'afflux de migrants vers l'Europe.

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Rencontre entre les dirigeants de l'UE, le 17 mars à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il y a un "accord sur une position de l'UE", et le président du Conseil européen Donald Tusk "la présentera au Premier ministre turc avant notre conseil européen" le matin du 18 mars, a annoncé dans la nuit du 17 au 18 mars le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel sur son compte Twitter.

Il "n'y a pas d'accord formel" entre Européens, a nuancé une source européenne, mais "une position commune" avec des "lignes rouges" à ne pas franchir.

Cette position servira de mandat de négociation à M. Tusk, qui est chargé de finaliser un accord avec le chef du gouvernement turc Ahmet Davutoglu.

"Les 28 ont agréé une proposition qui va maintenant être discutée avec la Turquie et je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion heureuse", a déclaré de son côté le président français François Hollande.

Plusieurs États membres craignent une illégalité de la mesure phare du plan en négociation : le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie, y compris les demandeurs d'asile.

D'autres refusent d'aller trop loin dans les contreparties promises à Ankara, en particulier Chypre, qui a toutefois évoqué le 17 mars pour la première fois un "compromis" possible.

Donald Tusk rencontrera le dirigeant turc le matin du 18 mars, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

"Notre proposition est toujours sur la table", a expliqué M. Davutoglu avant de s'envoler pour Bruxelles. "Mais la Turquie ne deviendra jamais une prison à ciel ouvert pour les migrants", a-t-il prévenu.

Depuis le début de l'année, plus de 143.000 personnes sont arrivées en Grèce via la Turquie, portant à plus d'un million les entrées en Grèce, depuis janvier 2015, de migrants fuyant pour la plupart la Syrie en guerre, l'Irak et l'Afghanistan, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Cet afflux, combiné avec la fermeture de la "Route des Balkans", place la Grèce et les milliers de migrants qui y sont bloqués dans une situation intenable. Et accentue la pression pour que les Européens s'entendent avec Ankara.

Compromis

Les Européens ont été surpris de l'ampleur de la "proposition turque" avancée lors du précédent sommet du 7 mars : Ankara est désormais disposé à reprendre tous les nouveaux migrants gagnant les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile.

Depuis le début de l'année, plus de 143.000 personnes sont arrivées en Grèce via la Turquie.

Mais l'ONU a mis en garde contre l'illégalité de "possibles expulsions collectives et arbitraires" vers la Turquie. La Commission a elle assuré, analyse juridique à l'appui, que tout accord respecterait le droit international, promettant des procédures individualisées pour tous les migrants.

Aux termes du pré-accord, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie. Ce dispositif serait dans un premier temps plafonné à 72.000 places offertes en Europe.

En contrepartie, la Turquie obtiendrait une nouvelle aide substantielle de l'UE, qui pourrait jusqu'à doubler la promesse de 3 milliards d'euros pour les 2,7 millions de réfugiés syriens accueillis sur le sol turc.

Ankara arracherait également une accélération du processus de libéralisation des visas pour ses ressortissants, ainsi qu'une relance de ses négociations d'adhésion à l'UE, bloquées par le contentieux historique avec Chypre.


AFP/VNA/CVN

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