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L'UNESCO, la France et les États-Unis ont dénoncé un meurtre "brutal" perpétré par des "barbares".
Khaled al-Assaad, 82 ans, chef des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, a été exécuté par des jihadistes le 18 août dans cette ville antique de la province centrale de Homs, a indiqué le directeur général du département des Antiquités et des musées de Syrie, Maamoun Abdelkarim.
Khaled al-Assaad, 82 ans, chef des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, avait refusé de quitter la ville à l'arrivée des jihadistes du groupe EI fin mai dans la citée antique. |
"Daech (acronyme du groupe État islamique) a exécuté l'un des plus éminents experts du monde antique. Il parlait et lisait le palmyrénien et nous nous adressions à lui, quand nous recevions de la police des statues volées, pour qu'il détermine si elles étaient vraies ou fausses", s'est indigné M. Abdelkarim.
Des images montrant le corps de M. Assaad accroché à un poteau, la tête coupée sur le sol, ont circulé sur des sites jihadistes.
Une pancarte attachée au corps identifie la victime comme étant M. Assaad, accusé par les jihadistes d'être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l'étranger "avec des infidèles" et avoir été le directeur des "idoles" à Palmyre.
L’Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a ajouté que M. Assaad avait été décapité sur "une place de Palmyre devant des dizaines de personnes".
"Assassinat barbare"
Selon M. Abdelkarim, le supplicié a été interrogé pendant un mois avec son fils Walid, l'actuel directeur des Antiquités de la ville, car les jihadistes voulaient connaître la cachette où se trouverait prétendument de l'or. "Mais il n'y a pas d'or à Palmyre", a-t-il dit. Walid al-Assaad a été libéré car il souffre d'une maladie chronique du dos.
"Cette famille est remarquable car l'autre fils Mohammad et le gendre Khalil ont participé activement au sauvetage de 400 pièces antiques au moment de la conquête de la ville par les jihadistes", a ajouté M. Abdelkarim.
"Nous avions supplié Khaled de quitter la ville mais il a toujours refusé. +Je suis de Palmyre et j'y resterai même s'ils doivent me tuer+, nous disait-il", a ajouté le directeur des Antiquités de Syrie.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a condamné l'"assassinat barbare" de l'archéologue, "un homme de savoir" qui a "travaillé avec de nombreuses missions archéologiques françaises".
Le département d'État américain a également "condamné dans les termes les plus forts (...) un meurtre effroyable" commis par "des tueurs barbares". Son porte-parole, John Kirby, a assuré que "les tentatives (par l'EI) d'effacer la riche histoire de la Syrie étaient vouées à l'échec".
Du côté de l'UNESCO, sa directrice générale Irina Bokova s'est dite "indignée" par "le meurtre brutal" de M. Assaad. "Ils l'ont tué parce qu'il n'a pas trahi son engagement profond envers Palmyre", a-t-elle écrit.
"Son œuvre se poursuivra et restera hors d'atteinte des extrémistes. Ils ont assassiné un grand homme, mais ils ne feront jamais taire l'histoire", a souligné Mme Bokova.
Elle a également déploré la mort de Qassem Abdallah Yehya, directeur adjoint des laboratoires à la Direction générale des Antiquités et des musées de Syrie, tué selon ce département par une attaque à la roquette contre la citadelle de Damas et le musée national la semaine dernière.
Les jihadistes ont pris fin mai Palmyre qui abrite des ruines antiques inscrites par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité. La communauté internationale craint que l'EI ne détruise ses nombreux trésors archéologiques, à l'instar de ce que le groupe a fait en Irak.