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Grèce
Tsipras : "un prêt-relais serait le retour à une crise sans fin, il faut l'éviter"

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a prévenu le matin du 14 août, à quelques heures d'un Eurogroupe qui décidera d'entériner ou non le nouveau plan d'aide à la Grèce, qu'un prêt-relais, solution alternative qu'a notamment suggérée l'Allemagne, "serait le retour à une crise sans fin".

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"C'est ce que certains cherchent systématiquement, et nous avons la responsabilité d'éviter cela, de ne pas le faciliter", a déclaré le Premier ministre à la fin d'une nuit de débat parlementaire, dont l'extrême longueur a été sans doute voulue par la présidente du parlement Zoé Konstantopoulou, farouchement opposée à ce nouveau plan de 85 milliards d'euros, assorti de conditions d'austérité drastiques.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'exprime lors d'une conférence de presse, le 12 août à Athènes

"Le dilemme était entre un plan de sauvetage dans l'euro, et un plan de sauvetage avec retour à la drachme, comme continue à le suggérer aujourd'hui le ministre allemand des Finances", Wolfgang Schäuble, a lancé le Premier ministre à ceux qui, à l'intérieur de son parti de gauche radicale Syriza, critiquent son choix d'avoir souscrit ce nouveau plan après deux autres qui ont mis le pays sur le flanc, en 2010 et 2012.

Quelques minutes après ce discours, les députés du Parlement grec s'apprêtaient en effet à voter sur le plan.

Le vote est acquis à M. Tsipras grâce aux voix de l'opposition, mais il risque de perdre sa majorité parlementaire. Déjà au cours des deux précédents votes relatifs à ce plan, il a perdu entre 30 et 40 des 149 députés Syriza.

"Je vous appelle tous à ne pas donner aux cercles les plus conservateurs en Europe l'occasion inespérée de torpiller l'accord, ce qui aboutirait à la multiplication des prêts-relais", a-t-il dit.

M. Tsipras a estimé que "la Grèce était à l'avant-garde d'une Europe progressiste qui ne croit pas au fond des plans conservateurs, et réclame une voie alternative. Notre position n'a pas changé, mais elle ne peut reposer sur des chimères", a remarqué le premier ministre.

"C'est un combat qui nous dépasse"

Il a indiqué que son gouvernement "a pris la responsabilité de continuer le combat plutôt que de se suicider, et d'aller ensuite courir les forums internationaux pour dire que ce n'est pas juste qu'on se soit suicidés".

"J'ai préféré le compromis à la danse de Zalongo", a précisé le Premier ministre, une expression faisant référence à un épisode de l'histoire grecque au XIXe siècle, un suicide collectif depuis une falaise d'un groupe de femmes et d'enfants voulant échapper au terrible gouverneur ottoman Ali Pacha.

M. Tsipras a également évoqué dans son discours l'exigence du FMI, qui a décidé de ne participer financièrement au plan de sauvetage que si, dans quelques semaines, les Européens s'engagent à réduire une dette publique grecque équivalant à 170% du PIB.

L'Allemagne en particulier est mise en porte-à-faux par cette demande, car elle est à la fois parmi ceux qui réclament le plus la participation du FMI, et ceux qui souhaitent le moins réduire la dette grecque, car elle en paierait la plus forte part.

"C'est un combat qui nous dépasse, entre certains de nos pairs européens et le FMI", a éludé M. Tsipras, que cette situation ne dérange sans doute pas.

AFP/VNA/CVN

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