Le Vietnam, un membre actif de la Commission du Mékong

Plus de 20 ans après la signature de l’Accord de coopération du Mékong en 1995 et la création de la Commission du Mékong, le Vietnam participe activement aux activités visant à développer durablement ce fleuve.

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Le Vietnam s’engage à promouvoir l’instauration d’une communauté responsable dans la sous-région du Mékong
Photo : CTV/CVN

Sur invitation de son homologue cambodgien Samdech Techo Hun Sen, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc, à la tête d’une délégation de haut rang du Vietnam, participe au 3e Sommet de la Commission du Mékong (MRC, Mekong River Commission) tenue les 4 et 5 avril 2018 à Siem Reap, au Cambodge.

Depuis 2010, cet événement quadriennal est organisé par les pays membres à tour de rôle. Le Vietnam a accueilli en avril 2014 à Hô Chi Minh-Ville le 2e Sommet de la MRC sur la thématique "Sécurité des ressources en eau, en énergie et alimentaires dans le contexte de changement climatique dans le bassin du Mékong".

La MRC a pour mission de publier des documents sur la politique et les questions juridiques, lesquels mettent en lumière les responsabilités des pays membres dans l’exploitation, la protection et la gestion durables des ressources du Mékong.

Les efforts du Vietnam

Cette année, c’est le Cambodge qui a présidé le 3e Sommet de la MRC, placé sous le thème "Intensifier les efforts communs et élargir les relations de partenariat pour atteindre les Objectifs de développement durable dans le bassin du Mékong".

Cette réunion a été l’occasion de revenir sur les activités de la MRC au cours des quatre dernières années, et de définir les domaines de coopération prioritaires en vue de réaliser les Objectifs de développement durable.

La conférence a reconnu les efforts du Vietnam dans l’intensification de la coopération pour le développement durable dans le bassin du Mékong. Outre la participation à nombre de programmes de coopération et d’action collective au sein notamment de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), du Dialogue Asie-Europe (ASEM), du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Vietnam a organisé et présidé beaucoup de conférences et colloques internationaux sur la sécurité des ressources en eau. Il a également présenté des idées innovantes et des initiatives afin d’utiliser et gérer efficacement les ressources en eau du fleuve Mékong.

Dans le cadre de la coopération Mékong-Lancang (un mécanisme de coopération sous-régional établi conjointement en 2016 par six pays riverains du Mékong, à savoir le Cambodge, la Chine, le Vietnam, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande), le Vietnam a proposé de définir la coopération en ressources en eau comme la priorité. Il était notamment l’un des membres à l’origine de la création du Centre de coopération sur les ressources en eau du Mékong-Lancang en Chine. Le ministère vietnamien des Ressources naturelles et de l’Environnement, en collaboration avec les ministères et organes concernés, désire collaborer avec la Chine afin de renforcer ses compétences sur la gestion durable du Mékong-Lancang.

Négociations à propos des projets hydroélectriques

Le Vietnam a collaboré avec les pays membres dans les négociations concernant les projets hydroélectriques dans le Mékong.
Photo : CTV/CVN

Selon les termes de l’Accord pour le développement durable du bassin du Mékong signé en 1995 par quatre pays (Vietnam, Laos, Thaïlande et Cambodge), ainsi que des Procédures de notification, de consultation préalable et d’entente (Procedures for notification, prior consultation and agreement - PNPCA), les pays ayant des suggestions concernant l’utilisation de l’eau doivent examiner et prendre en compte les préoccupations des pays touchés par de telles propositions. Les projets hydroélectriques sur le Mékong ont à respecter la procédure de consultation préalable relevant des PNPCA. En tant que pays en aval, le Vietnam a demandé aux pays en amont de se conformer aux dispositions de l’Accord du Mékong.

Dans le cadre de la MRC, le Vietnam a collaboré avec les pays membres dans les négociations concernant les projets hydroélectriques dans le Mékong. Pour la première fois, le Comité mixte MRC a publié une Déclaration de consultation préalable du projet de centrale hydroélectrique de Par Beng au Laos.

Le Vietnam a également participé activement aux études des impacts des projets hydroélectriques sur le Mékong. Leurs résultats constitueront une base scientifique pour évaluer les impacts et trouver des solutions efficaces à long terme pour satisfaire les intérêts des parties conformément à l’Accord pour le développement durable du bassin du Mékong.

En avril 2014, le Vietnam a officiellement adhéré à la Convention des Nations unies sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation, plus communément appelée la Convention de New York. Son adhésion a permis de franchir le seuil d’entrer en vigueur de la convention, seuil fixé à 35e pays adhérents. L’ONU a fait grand cas de ce fait du Vietnam.

Parmi les membres de la MRC, le Vietnam est le premier pays signataire de cette convention. Il encourage les membres de l’ASEAN et les autres pays à y participer, contribuant ainsi à renforcer les mécanismes juridiques et la gestion du développement durable des ressources en eau du Mékong.

Coopération renforcée avec d’autres pays

Depuis des décennies, les pays partenaires jouent un rôle majeur dans la coopération autour de la gestion du fleuve. La MRC compte actuellement 14 partenaires de développement et elle est active dans l’approfondissement de la coopération dans les bassins de différents fleuves, dont le Gange (qui traverse cinq pays asiatiques : Inde, Chine, Népal, Bhutan et Bangladesh), le Danube (dix pays européens), le Nil (quatre pays en Afrique du Nord), l’Amazone (huit pays en Amérique du Sud) et le Mississippi (le Canada et les États-Unis).

Pour les 26 accords de financement actuels concernant 13 programmes et projets sur le bassin du Mékong, les contributions annuelles vont de 2 à 15 millions de dollars. Cependant, celles-ci seront réduites progressivement, de sorte que les quatre pays en aval seront pleinement responsables financièrement des activités de la MRC à partir de 2030.

Phuong Nga/CVN

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