Ces chiffres représentent une augmentation d'une année sur l'autre de 10,8% en volume et de 34,8% en valeur, selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'année 2010 est la première année où la noix de cajou figure dans le groupe des produits ayant réalisé un chiffre d'affaires à l'exportation dépassant le milliard de dollars.
D'après Nguyên Thai Hoc, président de l'Association des producteurs et exportateurs de noix de cajou du Vietnam (Vinacas), ce produit vietnamien est écoulé dans 52 pays et territoires à travers le monde. Les États-Unis, la Chine et l'Union européenne (UE) sont les marchés d'importation majeurs avec des parts de marché respectives de 35%, 20% et 25%.
Le Vietnam prévoit de réaliser cette année 1,5 milliard de dollars de chiffre d'affaires à l'exportation de la noix de cajou, en hausse de 32% par rapport à 2010. Cependant, pour M. Hoc, il s'agit d'une "tâche difficile" en raison de plusieurs obstacles : la pénurie de matières premières, de main-d'oeuvre qualifiée, la non diversification des produits et l'augmentation constante des coûts de transformation. Bien que le Vietnam soit le premier exportateur mondial, il doit néanmoins importer chaque année 250.000 tonnes de noix de cajou brute, afin de répondre à la demande croissante de ses usines de transformation. La production nationale, de 350.000 tonnes par an, ne satisfait que 60% de la demande en matières premières des usines de transformation. Pour que son développement s'inscrive dans la durée, le secteur de la noix de cajou a élaboré une stratégie de développement d'ici jusqu'à 2015 et ses orientations pour 2020. L'objectif pour 2020 est de porter la superficie de culture de l'anacardier à 315.000-350.000 ha, dont près de 200.000 ha dans le Nam Bô oriental, 100.000 ha sur les hauts plateaux du Centre et 30.000 ha dans la partie Sud du Centre, pour une production annuelle estimée à 350.000-400.000 tonnes.
Afin d'approvisionner les usines de transformation, des plantations sont actuellement en développement dans des pays voisins, tels que le Cambodge et le Laos. Le but étant de créer un triangle de production d'une superficie totale de 600.000 ha, dont 300.000 ha au Vietnam, 250.000 ha au Cambodge, et le reste au Laos. Par ailleurs, le programme national de recherche sur les variétés de l'anacardier prévoit la fondation d'un Institut de recherche sur l'anacardier comprenant trois centres dans le Nam Bô oriental, les hauts plateaux du Centre et la partie Sud du Centre. L'objectif est de porter la production de noix de cajou à 1,2-1,4 tonne/ha contre à peine une tonne/ha aujourd'hui. La création de quatre centres de transformation et d'import-export est également planifiée, pour parvenir à établir une marque commerciale pour la noix de cajou vietnamienne.
AVI/CVN