* Pourriez-vous nous faire part de récents résultats obtenus dans les activités de lutte contre la pauvreté ?
Ces dernières années, les programmes de réduction de la pauvreté et d'autres programmes qui visent à éradiquer la pauvreté ont atteint les objectifs annuels fixés. Appréciés par la communauté internationale, les résultats dans la lutte contre la pauvreté du pays contribuent à accélérer la croissance économique durable. Le taux de foyers pauvres a rapidement baissé, passant de 22% en 2005 à 9,45% en 2010. En moyenne, chaque année, il diminue de 2-3%.
* Quels sont les défis qui risquent de faire leur apparition face à ces activités ?
Les activités de la lutte contre la pauvreté font face à des défis. Chaque année, 7-10% des foyers étant parvenus à sortir de cet état critique pendant un certain laps de temps se retrouvent à nouveau dans cette situation. De plus, l'écart qui sépare les riches et les pauvres, notamment dans les localités ayant un taux de pauvreté élevé, est toujours aussi important.
Selon les nouveaux critères définissant le seuil de pauvreté appliqués à partir de cette année, 15-17% des foyers vivent en dessous de ce seuil. Les pauvres sont majoritairement concentrés dans les régions rurales (environ 90%). Dans plusieurs districts montagneux du Nord ou les régions des ethnies minoritaires, le taux de pauvreté atteint 50%.
Ainsi, les activités du bien-être social se heurtent à plusieurs problèmes, en dépit de grandes avancées réalisées. Parmi lesquels la piètre qualité des emplois, l'inégalité entre régions rurales et urbaines, ou encore le faible taux de personnes des régions reculées ayant accès aux services du bien-être social. Par ailleurs, le pays devra à coup sûr faire face à de nouveaux risques (calamités naturelles, épidémies, changement climatique, etc.).
* Face à ces défis, quelles sont les mesures à prendre pour rendre plus efficaces les activités du bien-être social, d'après vous ?
Pour faire face à ces défis, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, avec d'autres ministères et services concernés, propose à l'État de développer un système de couverture sociale intégral en vue de donner la possibilité aux habitants de riposter efficacement face aux risques que nous avons évoqués. Dans le projet de Stratégie du bien-être social pour la période 2011-2020, le bien-être social comprend des politiques et des programmes qui seront réalisés conjointement par l'État, les organisations, les individus et la société dans son ensemble. Cette stratégie fixe trois catégories de politiques et de programmes.
Premièrement, la prévention des risques. Il s'agit de mettre en œuvre des politiques d'aide à l'emploi en faveur des habitants. Le salaire qui leur sera versé leur permettra d'être actifs dans la prévention des risques dont ils peuvent être potentiellement victimes.
Deuxièmement, la minimisation des risques. Il s'agit des politiques d'assurances sociales, de santé, de l'agriculture.
Troisièmement, remédier aux risques par le biais des politiques d'assistance sociale, de lutte contre la pauvreté et de renforcement de l'accès aux services sociaux fondamentaux.
En vue d'assurer la mise en œuvre des politiques et des mesures de développement du bien-être social, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a récemment approuvé le Plan de développement du métier social pour la période 2010-2020, dans l'optique de contribuer à la mise en œuvre efficace et durable des activités du bien-être social.
Depuis plusieurs années, le taux de pauvreté du pays a rapidement baissé, sans toutefois que cette baisse soit inscrite dans la durée. La 2e phase du Programme de développement socioéconomique des communes en difficultés particulières et des régions montagneuses et reculées, dit "Programme 135" est arrivé à terme fin 2010. Il a contribué non seulement à la lutte contre la pauvreté, mais aussi au développement socioéconomique des régions en difficulté particulière, comme à l'évolution de la physionomie des régions montagneuses et reculées.
K'sor Phuoc, président du Conseil des ethnies de l'Assemblée nationale, constate que le Programme 135 a contribué de manière importante à la mise en œuvre de la lutte contre la pauvreté du pays. Néanmoins, il reste des travaux colossaux à faire. En effet, 535 des 1.848 communes en situation particulièrement difficile (29%) n'ont pas encore de routes ou de routes asphaltées ; 204 ne sont toujours pas reliées au réseau électrique national ; et 16,4% n'ont pas d'écoles en dur.
Les tâches de réduction de la pauvreté continueront d'être mises en oeuvre dans les années à venir.
Linh Thao/CVN