* Nguyên Dang Binh, chef adjoint du Département des statistiques économiques nationales (ministère du Plan et de l'Investissement)
En 2009, le gouvernement a pris des mesures de soutien de l'économie nationale en suite de l'expansion de la crise dans le monde entier. Bien sûr, plusieurs décisions telles la hausse des dépenses budgétaires et l'assouplissement des politiques monétaires recèlent en elles le risque d'une forte inflation. Mais l'inquiétude sur ce point a été bien évaluée et gérée par le gouvernement qui, par la suite, est opportunément revenu à plus de rigueur en matière de politique monétaire, etc. En termes de croissance économique, le gouvernement s'efforce et s'efforcera encore d'améliorer l'environnement d'investissement afin de susciter une plus grande confiance de la part des investisseurs étrangers. L'année prochaine, je crois que le pays aura une croissance de 6,5%, voire même plus s'il parvient à satisfaire à 3 conditions que sont amélioration des institutions, modernisation des infrastructures, et développement des ressources humaines. Il faut enfin rappeler que l'actuel plan quinquennal de développement socioéconomique du Vietnam vise une croissance annuelle de 7-8% dans les années à suivre avec la volonté de réduire l'écart de développement entre le Vietnam et ses voisins de la région.
* Ayumi Konishi, directeur national de la Banque d'Asie pour le développement (BAD) au Vietnam
Le gouvernement vietnamien a réagi fermement et rapidement devant les répercussions de la crise mondiale. Les résultats sont visibles, comme la croissance économique trimestrielle qui s'est poursuivie toute cette année... Je le félicite pour les modifications ponctuelles de ses politiques monétaires de ces derniers temps, et il m'apparaît que le Vietnam a la possibilité de connaître une croissance élevée, son secteur privé, ses exportations et son attrait d'IDE étant satisfaisants.
Par ailleurs, il m'apparaît vain de faire la moindre comparaison entre les IDE de 2009 et de 2008. Pour moi, les IDE engagés cette année ne sont pas catastrophiques vu la conjoncture, et je crois que ce montant augmentera dans les années à venir. Si l’an prochain, le pays peut obtenir un décaissement de 14-15 milliards de dollars d'IDE, ce sera très encourageant car un tel chiffre témoignera de la confiance des investisseurs envers le Vietnam.
Quant au déficit de la balance du commerce, je pense qu'il ne faut pas trop s'en inquiéter. En effet, l'augmentation des fonds d'IDE dans les usines entraîne notoirement un besoin croissant d'importations. Le problème du Vietnam sera d'améliorer ses institutions pour un décaissement plus important et une plus grande confiance des investisseurs.
La BAD a accordé au Vietnam un total de 2,15 milliards de dollars d'aides publiques au développement (APD) pour 2009. Et ces APD privilégient, entre autres, les projets de développement des énergies renouvelables et propres.
Les infrastructures du Vietnam sont encore faibles et le niveau de qualification des ressources humaines, insuffisantes. À mon avis, il faudrait y remédier dans les 3 à 5 années à venir afin d'atteindre une croissance plus élevée.
* Nguyên Hô Nam, directeur général de la Banque Sàigon-Thuong Tin (Sacombank)
Le Vietnam a un important potentiel de croissance économique car sa population est jeune et ses besoins en consommation et investissement vont croître dans un avenir immédiat. Pour évaluer les possibilités de croissance de l'économie vietnamienne, je m'attache surtout aux indices de vente au détail de biens et de services. Ceux-ci traduisent en effet le pouvoir d'achat des Vietnamiens et, depuis le début de cette année, il m'apparaît positif. Il s'agit d'une base importante car ils reflètent le développement de l'économie nationale ainsi que l'optimisme de la population. Personnellement, je suis moi-même optimiste sur l'efficacité des mesures de soutien de la consommation et des investissements prises par le gouvernement et, bien sûr, les investisseurs étrangers en activité au Vietnam s'intéressent forcément à celles-ci.
* Tony Shale, directeur général du groupe Euromoney Institutional Investor de l'Asie
Le gouvernement vietnamien a pris des politiques décisives de réajustement du taux d'intérêt de base en dông ainsi que du taux de change interbancaire dông-dollar pour intervenir à temps devant la situation de l'économie nationale comme de celle mondiale. J'ai eu des contacts avec beaucoup d'investisseurs étrangers et ils sont optimistes devant l'évolution positive ces derniers temps de l'économie vietnamienne. Mêmes avec les récentes politiques monétaires du gouvernement, les investisseurs conservent une vision positive sur ce point. Il s'agit là d'une bonne base pour déclarer que le Vietnam demeure une destination attractive pour les investisseurs étrangers.
Cette année, le montant des ventes au détail de biens et de services a une croissance positive, ce qui crée une force d'attrait des IDE. Au cours des 11 premiers mois de l'année, l'hôtellerie et la restauration sont les 2 secteurs qui en reçoivent le plus, précisément plus de 40% du total engagé au Vietnam.
Linh Thao/CVN