Le Vietnam veut moderniser sa riziculture

Le Festival du riz du Vietnam s'est clôturé le 1er décembre dans la province de Hâu Giang (delta du Mékong). Il s'agit d'une bonne occasion de valoriser le label du riz vietnamien.

La coupe d'or "Thân nông hôi nhâp" (Dieu de l'agriculture d'intégration) a été décernée à 24 entreprises et 18 marques commerciales ainsi qu'à des entreprises nationales exportatrices de riz.

Pour aider la population à bien comprendre l'importance du riz au Vietnam, les potentiels de développement de la filière rizicole dans les provinces du Nord, l'historique du développement de la riziculture dans le Centre et la situation actuelle d'une région à l'autre, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en coordination avec le Comité populaire de Hâu Giang (Sud), a organisé le 1er décembre au chef-lieu de Vi Thanh, province de Hâu Giang, dans le cadre du Festival du riz, un colloque sur le thème "Le riz du Vietnam".

La civilisation de la riziculture est apparue au Vietnam il y a environ 6.000 ans. La riziculture a été considérée pendant longtemps comme le secteur le plus important du Vietnam et le riz a joué un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire de la population. Actuellement, le pays compte 7,3 millions d'hectares de terres agricoles dont 4,1 millions réservées à la riziculture. À noter que c'est sous le règne du roi Lê Thanh Tông, au 15e siècle, que l'agriculture nationale a connu son âge d'or. Au début du 20e siècle, concrètement en 1920, le rendement moyen était d'environ 1,22 tonnes/ha, en 1955, de 2,10 tonnes/ha.

Naissance des variétés de riz hybride

Puis, après la naissance du riz IR8, puis des variétés IR20, IR26, IR28, IR30, IR36… pendant la "révolution verte" déclenchée par l'Institut international de recherche sur le riz, le Vietnam a lancé un vaste programme d'amélioration génétique du riz, de développement du réseau hydraulique, d'utilisation d'engrais... qui a fait s'envoler les rendements : 3,2 tonnes/ha en 1990, 4,2 tonnes en 2000, puis 5,22 tonnes en 2008. "Actuellement, le pays a réussi à préserver environ 5.000 variétés de riz. Historiquement, le Nord possède le plus de catégories, suivi du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre)", a fait savoir Bùi Chi Buu, directeur de l'Institut des sciences et techniques agricoles du Sud.

D'après Bùi Chi Buu, le pays devra prochainement limiter les disparités de rendements d'une localité à l'autre, réduire les dégâts causés par les insectes, poursuivre les modèles VietGAP et GlobalGAP. En outre, il faut s'intéresser au développement de la riziculture dans les provinces du Tây Nguyên pour freiner la déforestation, concentrer les terres agricoles pour favoriser la mécanisation et produire du riz de haute qualité.

Le Docteur Nguyên Van Thu, de l'Institut des vivres et des plantes alimentaires, a présenté les résultats de travaux de recherche sur le riz hybride. "Le Vietnam, a-t-il déclaré, a commencé à réaliser des hybridations en 1992. À ce jour, il compte 1.600-1.900 ha de riz hybride". Pour l'instant, 3 variétés de riz hybride ont été largement cultivées : HYT0, HYT102, HYT103. Elles sont résistantes aux insectes, ce qui permet des rendements bien supérieurs à ceux de la Chine, mais la quantité reste modeste. Cette année, ledit institut cultive 70 ha de riz hybride de génération F1. Selon les prévisions, la superficie serait portée à 215 ha en 2020, grâce à une coopération renforcée entre l'institut et les producteurs.

Concernant le développement du riz sur les hauts plateaux du Tây Nguyên, le Docteur Lu Van Quynh, de l'Institut des sciences et techniques des régions littorales, a expliqué l'origine du développement du riz dans le Centre. À la différence du Sud, le Centre ne peut produire que 2 récoltes annuelles du fait de conditions climatiques particulières. En cas de vague de froid avant celle d'hiver-printemps, les rendements chutent. C'est pour cette raison que les paysans de cette région sont en train d'appliquer des variétés de riz adaptées au contexte local.

Selon le Docteur Nguyên Duy Duc, de l'Institut de mécanique-électrique et de technologies après récolte, "l'utilisation de machines fabriquées dans le pays aidera les paysans à réduire considérablement leurs coûts de production et de s'orienter vers une riziculture résolument moderne". En 2020, selon les prévisions, l'agriculture nationale serait entièrement mécanisée.

"Nous devons nous intéresser davantage à la vie des paysans, a estimé Bùi Ba Bông, vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural. La superficie rizicole par foyer est faible, d'où de bas revenus. Si l'on n'investit pas sérieusement dans l'agriculture, même le Vietnam pourrait être confronté à des problèmes de sécurité alimentaire". Il a proposé également des solutions immédiates : amélioration de la vie des riziculteurs, production pour l'exportation et le stockage. En matière d'infrastructure, il faut investir dans les technologies d'après récolte, appliquer des politiques d'aide aux riziculteurs pour former une nouvelle génération de paysans qualifiés et tournés vers les technologies modernes, a souligné Bùi Ba Bông.

Truong Giang/CVN

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