Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, M. Ban s'est inquiété des irrégularités lors de l'élection présidentielle et des attaques menées par les talibans.
"Nous n'arriverons à rien en Afghanistan si la situation reste ce qu'elle est", a indiqué M. Ban. "Il faut que la communauté internationale et le gouvernement afghan changent leur manière de voir". "Sans ce changement, les chances de succès seront encore plus minces", a-t-il estimé.
Il faut remédier aux dysfonctionnements constatés lors du scrutin présidentiel pour que les Nations unies puissent apporter leur appui à l'organisation des élections à venir, a souligné M. Ban.
"Afin de renverser les tendances négatives, un effort international plus concentré et mieux coordonné doit être déployé dans le cadre d'une stratégie de transition", a-t-il indiqué. "Si les tendances négatives ne sont pas corrigées, il y a un risque que pour la situation globale qui se détériore atteigne un état irréversible".
M. Ban a démenti les informations selon lesquelles les irrégularités du scrutin - lequel a certes été entaché de fraudes au premier tour et a également vu le retrait du principal opposant d'Hamid Karzaï, Abdullah Abdullah, au second tour - ont été si massives qu'elles vouent nécessairement à l'échec le processus de construction de l'État.
"Ce n'est pas vrai. C'est la faiblesse même du processus de construction de l'État tel qu'il a été mené jusqu'à présent, avec la culture persistante de I'impunité, l'inadaptation des forces de sécurité, la corruption et le rythme trop lent de construction des institutions qui ont sapé le processus électoral", a expliqué M. Ban.
"Malgré les dysfonctionnements, ce n'est pas une raison pour abandonner ce qui a été obtenu", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU a exhorté l'ensemble de la communauté internationale à se mobiliser pour formuler une stratégie permettant de renforcer les forces de sécurité nationales afghanes et de transférer graduellement les responsabilités aux autorités afghanes.
"Cela exigera du gouvernement afghan des engagements pour mettre en oeuvre des réformes et fixer des priorités fermes, mais exigera également de la communauté internationale qu'elle participe aux programmes de développement et fournisse des ressources pour la mise en oeuvre de ces programmes", a ajouté M. Ban.
Le secrétaire général de l'ONU a estimé que la force internationale en Afghanistan devrait être dotée d'un haut responsable civil afin d'améliorer la coordination entre ses tâches politiques et de développement.
M. Ban affirme que la nomination d'un responsable civil de haut rang au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF) "permettrait de mieux coordonner l'action politique et de développement qu'elle mène, en particulier par le biais de ses équipes de reconstruction de province, et de mieux aligner cette action sur les plans et priorités des Afghans dans les différentes provinces".
AFP-XINHUA/VNA/CVN