M. Eide, qui doit quitter ses fonctions en mars, a déclaré au Conseil de sécurité qu'un tel processus devait "être lancé et constituer une partie intégrante de l'ordre du jour politique" en Afghanistan. "Il doit être basé sur la Constitution et mis en oeuvre par les Afghans eux-mêmes", a-t-il poursuivi.
"Si l'insurrection accepte de se joindre à un processus de paix, cela améliorera grandement les perspectives de retrait des troupes étrangères", a encore dit le haut fonctionnaire norvégien. Mais en le faisant, "les insurgés devront se distancier du passé et se tourner vers l'avenir", a-t-il ajouté. M. Eide a indiqué que l'ONU était prête à promouvoir cette réconciliation.
Le gouvernement de Kaboul, soutenu par les Occidentaux, a déjà appelé à des pourparlers de paix avec les talibans, qui ont été chassés du pouvoir en Afghanistan fin 2001 par une coalition dirigée par les États-Unis.
Le président Hamid Karzaï s'est déclaré prêt à dialoguer avec des talibans repentis, à condition qu'ils acceptent la Constitution afghane.
Mais les talibans ont refusé toute négociation avec Kaboul tant que les troupes internationales resteraient dans le pays.
Le nombre de soldats américains et de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF) doit être porté de 113.000 à 150.000 en 2010 afin de combattre l'insurrection des talibans.
Devant le Conseil de sécurité, M. Eide a également souhaité une nouvelle stratégie de transition "qui permette aux Afghans de prendre en mains leur avenir", basée sur "le renforcement systématique des institutions civiles afin que le gouvernement ait la possibilité de fournir les services et le développement nécessaires à l'économie afghane". "Si nous ne prenons pas cette composante civile de la transition aussi sérieusement que la composante militaire, nous échouerons en Afghanistan", a-t-il dit.
M. Eide a souligné que la conférence sur l'Afghanistan prévue à Londres le 28 janvier devait s'entendre sur "une stratégie fondée sur des objectifs politiques, dont les Afghans auraient le contrôle." M. Eide quittera son poste à l'expiration de son mandat en mars. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué le 6 janvier qu'il était engagé dans la recherche d'un successeur à M. Eide.
M. Ban a également salué la nouvelle stratégie afghane du président américain Barack Obama, "qui recherche un équilibre optimal entre les efforts militaires et civils et qui renforce la coopération avec les Nations unies."
De son côté, la Chine a exprimé le 6 janvier son soutien au gouvernement et au peuple d'Afghanistan dans leurs efforts pour promouvoir le développement social et économique, appelant à davantage de soutien et d'assistance à ce pays ravagé par la guerre pour l'aider à se reconstruire.
Zhang Yesui, représentant permanent de la Chine aux Nations unies, a tenu ces propos dans son adresse au Conseil de sécurité de l'ONU réuni pour discuter de l'Afghanistan. M. Zhang, exerçant la présidence tournante du conseil pour le mois de janvier, a ouvert les débats de cette séance publique.
Pour sa part, l'ambassadeur de France à l'ONU, Gerard Araud, a déclaré le 6 janvier qu'il est de la responsabilité de la communauté internationale d'identifier les réformes qui doivent être appliquées au processus électoral en Afghanistan pour assurer que "la fraude constatée à l'élection présidentielle ne se répète pas". "Les Afghans ont démontré leur engagement pour la démocratie", a indiqué M. Araud lors de son allocution devant la réunion du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan au siège de l'ONU à New York.
Le Conseil de sécurité a pris acte du souhait des autorités afghanes d'organiser des élections en mai 2010 en respectant la date butoir fixée par la Constitution, a-t-il révélé.
AFP-XINHUA/VNA/CVN