L'Oncle nous envoya des briques dès son retour,
Et ce premier puits fut construit dans la grande cour.
Tout rond sous l'ombre d'un banian, celui-ci offrait
Des seaux d'eau fraîche, emplis de l'affection du Père.
Infusé dans la source d'eau du puits du village,
Partout dans ce pauvre bourg son amour se partage.
Nous souffrions de maux d'yeux depuis des années.
L'Oncle nous rendit visite ; et sa main de fée,
Avec son amour protecteur, a fait jaillir,
De quatre côtés du puits, l'eau fraîche et pure,
Offrant ainsi, des yeux de jais aux jeunes filles,
Des yeux bien voyants aux aïeux, et naïfs aux petits.
Soudain, comme un coup de tonnerre, tombe
La nouvelle que l'Oncle est parti, parti de ce monde !
Pas un mot d'échangé, nos pieds de villageois
Se dirigent pourtant tous, vers le même endroit.
Main dans la main, autour du puits il se forme une ronde,
Les têtes sont baissées, les yeux rouges pleurent : Ô Oncle !
Un puits plein d'eau pourra un jour s'assécher,
Mais notre amour pour vous ne tarira jamais.
Phan Thi Thanh Nhàn
Quang An, 9-1969