ASEM 8 : l'Europe accentue la pression sur Pékin

L'Europe a accentué la pression le 5 octobre sur la Chine pour qu'elle laisse sa monnaie s'apprécier, au dernier jour du 8e Sommet de l'ASEM, alors que la crainte d'une "guerre des changes" mondiale s'accentue face à la crise économique.

Les trois principaux responsables économiques européens - le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn - ont invité fermement Pékin à plus de flexibilité du taux de change du yuan, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao à Bruxelles.

Ils ont demandé une appréciation "significative" du yuan, a déclaré M. Juncker, reconnaissant ouvertement un hiatus avec Pékin sur le sujet. "Les autorités chinoises ne partagent pas notre appréciation", a-t-il convenu.

La veille, dès l'ouverture du sommet des principaux pays d'Asie et d'Europe, M. Wen s'était en effet montré ferme en demandant que les taux de change des principales monnaies restent "relativement stables" entre eux.

La chancelière allemande Angela Merkel a enfoncé le clou hier en affirmant, à propos de la Chine, que les taux de change devaient "être le plus réalistes possibles".

Cette confrontation feutrée doit se poursuivre aujourd'hui à l'occasion d'un sommet UE-Chine prévue à Bruxelles.

De fait, l'inquiétude grandit dans le monde face à l'impression que les grandes puissances sont engagées dans une "guerre des changes" pour affaiblir leurs devises respectives afin d'exporter davantage.

Si la Chine est réticente à laisser le yuan se réévaluer, le Japon est aussi intervenu pour affaiblir le yen, et les États-Unis ne font rien pour faire remonter le dollar dans le contexte de crise.

Ce risque de "guerre des devises", souligné par le FMI, affecte particulièrement l'euro qui, contrairement au yuan ou au dollar, gagne en vigueur alors même que l'Union monétaire traverse une grave crise de confiance suite aux problèmes de la Grèce et à présent de l'Irlande. D'où l'insistance des dirigeants européens hier.

Cette situation pourrait accroître les tentations protectionnistes, selon des économistes.

"Nous vivons au 21e siècle sans un ordre monétaire" et "nous n'avons pas un seul endroit où, dans le monde, nous pouvons parler des questions monétaires", s'est inquiété le président français Nicolas Sarkozy, lors du sommet Europe-Asie.

Le sujet devrait dominer les réunions des ministres des Finances des 187 pays membres du FMI qui se réunissent à partir de demain à Washington.

AFP/VNA/CVN

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