Le Premier ministre thaïlandais résolu à déloger les manifestants

Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a réaffirmé le 25 avril sa volonté de déloger les manifestants qui paralysent le centre de Bangkok, dans une émission télévisée aux côtés du chef de l'armée censée témoigner d'une certaine unité au sommet du pouvoir.

"Il y aura une opération pour reprendre (le quartier de) Ratchaprasong mais nous ne pouvons révéler le processus, les mesures et le moment, parce que cela dépend de plusieurs facteurs", a déclaré Abhisit.

Les "chemises rouges", qui exigent des élections anticipées, manifestent depuis la mi-mars pour faire tomber le gouvernement et occupent depuis 3 semaines un quartier touristique et commerçant autour duquel ils ont érigé des barricades.

Nombre de femmes et quelques enfants y campent actuellement, rendant une opération des forces de l'ordre délicate. La crise a déjà pris un tour violent avec les affrontements du 10 avril (25 morts, 800 blessés) et les attaques à la grenade de jeudi dernier (un mort, 85 blessés).

"Le problème n'est pas tant de savoir s'il faut ordonner une dispersion mais plutôt de savoir comment régler la crise", a ajouté Abhisit, contraint depuis 6 semaines d'expédier les affaires courantes depuis un camp militaire en banlieue.

Pressé par son camp d'en finir, le Premier ministre est apparu avec le chef de l'armée Anupong Paojinda pour faire taire des rumeurs de désaccords.

"Nous sommes une armée pour la nation, pour la monarchie et pour le peuple. Nous ferons notre travail sans prendre parti. Nous suivrons la politique du gouvernement", a assuré le général lors de cette émission préenregistrée le 24 avril.

Anupong s'était exprimé publiquement jeudi dernier, pour indiquer qu'il n'entendait pas recourir à la force contre les manifestants. Des déclarations en contradiction avec des propos très durs d'un porte-parole militaire quelques heures avant.

La presse et de nombreux analystes ont fait état depuis des semaines de divisions au sein des forces de l'ordre. Anupong s'est employé à les minimiser. "Quant à une scission au sein de l'armée, il est possible qu'il y ait des scissions dans une grande organisation, mais le nombre de personnes qui ont des idées différentes est très faible et ne pose pas de problème", a-t-il expliqué.

Le 24 avril dans la province d'Udon Thani (Nord-Est), un millier de manifestants ont empêché 150 policiers d'aller à Bangkok, craignant que ces derniers renforcent les effectifs pour déloger leurs camarades, a indiqué un responsable policier local.

Les espoirs de règlement semblaient s'éloigner au lendemain du rejet par Abhisit d'une offre des manifestants qui s'étaient déclarés prêts au dialogue sous réserve de dissolution du parlement dans un délai de 30 jours et de législatives sous 3 mois.

Le Premier ministre doit également tenir compte de la pression des "chemises jaunes", ces monarchistes défenseurs des élites aristocratiques et financières de Bangkok qui lui ont lancé le 18 avril un ultimatum pour qu'il trouve une issue à la crise. Ils ont prévu de se réunir aujourd'hui pour réfléchir à la suite à donner à leur action.

Un autre groupe, également favorable à l'actuel gouvernement et surnommé les "multicolores", a annoncé un rassemblement d'ampleur pour le 23 avril.

AFP/VNA/CVN

(26/04/2010)

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