Les "chemises rouges" ne peuvent plus négocier, a déclaré le Premier ministre thaïlandais, ajoutant que le gouvernement a le droit de contenir les manifestations anti-gouvernementales.
Le TNA a, en outre, rapporté, en citant le Centre pour la résolution des situations d'urgence (CRES), que si les chemises rouges ne mettent pas un terme à leurs manifestations, le CRES est prêt à faire pression sur eux.
Le CRES a affirmé craindre que le maintien des manifestations n'affecte la rentrée des classes dans les écoles situées aux alentours du site des protestations.
L'école reprend comme prévu le 17 mai, a indiqué le 11 mai le ministre de l'Éducation, Chinnaworn Boonyakiat.
Le pouvoir thaïlandais a décidé le 12 mai de prendre des mesures drastiques pour isoler les manifestants retranchés dans un quartier de Bangkok. Si elles n'ont pas levé le camp jeudi à minuit (17h00 GMT le 12 mai), les "chemises rouges" seront privées d'électricité, d'eau, de communications téléphoniques et d'approvisionnements en nourriture, a annoncé le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole de l'armée et de la cellule gouvernementale en charge des opéra- tions de crise. Les accès de la zone occupée seront bloqués et "plus personne ne sera autorisé à y pénétrer", a-t-il prévenu.
Les autorités ont en outre appelé les habitants de ce quartier central, qui abrite surtout des grands magasins, des hôtels, des bureaux et des ambassades, à quitter les lieux.
Toute intervention des forces de l'ordre serait très délicate à mener dans un quartier où les "rouges" sont retranchés derrière des barricades de bambous, de pneus et de barbelés tranchants. De plus, des femmes et des enfants sont présents dans la foule composée en bonne partie de paysans et d'artisans venus du Nord et de l'Est du pays.
Le durcissement du pouvoir illustre son exaspération croissante face aux atermoiements des manifestants qui exigent, avant de partir, des garanties sur les engagements pris par le Premier ministre Abhisit Vejjajiva.
Ce dernier avait bon espoir de débloquer la situation en présentant le 3 mai une feuille de route comprenant une dissolution de la chambre basse du parlement pendant la deuxième quinzaine de septembre et des élections législatives anticipées le 14 novembre. Ce plan a été approuvé par les principales formations politiques et a reçu un accueil favorable des "rouges".
Le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban s'est présenté le 11 mai devant des enquêteurs du Département des enquêtes spéciales (DSI) pour se voir notifier la plainte déposée par les manifestants. Mais aucune charge n'a été retenue contre lui, ce qui a provoqué la colère des "rouges".
Suthep a indiqué être prêt à répondre de ses actes, ajoutant cependant qu'il était légalement protégé par l'état d'urgence décrété au moment des faits.
XINHUA-AFP/VNA/CVN