Dans son intervention semestrielle, le 24 février, devant le Congrès, le président de la Fed, Ben Bernanke, est resté prudent, notant que l'économie américaine était toujours engluée dans une "récession grave".
"Si les mesures prises par l'administration, le Congrès et la Fed réussissent à faire revenir une certaine forme de stabilité financière - et dans ce seul cas, à mon avis -, il y a une perspective raisonnable que la récession s'achève en 2009 et que 2010 soit une année de reprise", a-t-il estimé.
La récession, qui a officiellement débuté en décembre 2007, a eu ces derniers mois des effets dévastateurs sur l'activité et sur l'emploi. Le chômage concernait ainsi en janvier 7,6% de la population active, son plus haut niveau depuis septembre 1992. Et il restera élevé jusqu'en 2011, selon M. Bernanke.
La Fed prévoit "qu'un rétablissement de l'économie après la récession actuelle prenne probablement plus de 2 ou 3 ans", a rappelé M.Bernanke.
"La détérioration du marché du travail, les pertes considérables de richesse en capital et biens immobiliers, et le resserrement du crédit ont pesé sur la confiance des consommateurs et leurs dépenses", a-t-il constaté.
M. Bernanke a indiqué qu'il comptait sur les diverses initiatives des pouvoirs publics pour aider l'économie et les marchés financiers.
"Il est essentiel que nous continuons à compléter la relance budgétaire par une action forte de l'État pour stabiliser les institutions financières et les marchés", a-t-il insisté.
Le président de la Banque centrale a souligné que ces prévisions étaient "soumises à une incertitude considérable" et que le risque était plutôt de les abaisser encore que de les relever.
Selon lui, l'activité économique des États-Unis pourrait être touchée par une aggravation de la crise chez leurs grands partenaires commerciaux. "Un autre risque provient de la puissance de destruction de ce qu'on appelle la spirale négative auto-alimentée, dans laquelle de mauvaises conditions économiques et financières se renforcent les unes les autres", a-t-il souligné.
M. Bernanke a réaffirmé la détermination de la Fed à intervenir sur les marchés du crédit. Il a aussi rappelé que le Trésor mettait en place à partir de mercredi les nouvelles conditions de recapitalisation des banques en difficulté.
Les mesures prises pour aider le marché immobilier et le système bancaire "devraient stabiliser plus encore nos institutions et marchés financiers, améliorant la con- fiance et contribuant à rétablir le flux du crédit nécessaire pour permettre la reprise économique", selon lui.
AFP/VNA/CVN