Les États devraient à nouveau voler au secours de leurs banques

Aux États-Unis comme en Europe, les banques chancelantes comptent à nouveau sur l'État, à l'image de Royal Bank of Scotland et LBG qui préparent des restructurations soutenues par Londres et de Paris qui refinancera l'union Caisse d'Epargne-Banque Populaire.

Aux États-Unis, le département au Trésor a annoncé lundi les nouvelles modalités de recapitalisation des banques par l'État, qui ouvrent la porte à une éventuelle nationalisation, puisqu'il pourra convertir sa participation en actions communes, avec droit de vote. Ces modalités seront applicables dès aujourd'hui si le privé ne peut pas répondre aux besoins en capital.

Les rumeurs de nationalisation se sont multipliées tout au long de la semaine dernière à propos de Citigroup mais aussi de Bank of America, toutes 2 recapitalisées à hauteur de 45 milliards de dollars chacune ces derniers mois.

Mais la perspective d'aides des États aux banques n'a pas rassuré les marchés : à Wall Street, le Dow Jones a chuté de 3,41%, terminant à son plus bas niveau de clôture depuis près de 12 ans, et le Nasdaq, de 3,71%.

En Grande-Bretagne, le gouvernement a annoncé lundi le retour de la banque nationalisée Northern Rock sur le marché des prêts immobiliers. Le ministre des Finances, Alistair Darling, l'a présenté comme une "parmi toute une série de mesures pour rebâtir le système bancaire".

Selon la presse, Londres devrait lancer demain la principale disposition de son second plan de sauvetage bancaire, présenté le mois dernier.

Son principe est que l'État assurera les banques contre le risque de pertes générées par leurs actifs "toxiques", comme les fameux prêts "subprime".

Selon la presse, Royal Bank of Scotland (RBS) et Lloyds Banking Group (LBG), détenues par l'État à près de 70% et 43% respectivement, pourraient faire assurer jusqu'à près de 500 milliards de livres d'actifs, soit plus de 560 milliards d'euros.

En outre, RBS devrait dévoiler à la fois des pertes colossales pour 2008 et de massives cessions d'actifs.

En Allemagne, le gouvernement a démenti lundi avoir l'intention de créer une "banque pour l'économie", capable de répondre aux problèmes de liquidités des entreprises, contrairement à des informations de presse.

En France, l'État va injecter "entre 2,5 milliards et 5 milliards d'euros" sous la forme de prêts subordonnés dans le nouvel ensemble Caisse d'Epargne - Banque Populaire, dont il a précipité le mariage. La fusion devrait être officialisée cette semaine.

AFP/VNA/CVN

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